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Accueil des élèves ukrainien-nes: quels défis pour la rentrée ?

Les années scolaires ne sont pas de longs fleuves tranquilles. Après deux ans de Covid, le DIP fait face à une autre situation de crise : l’accueil des élèves d’Ukraine.

Notre école a l’habitude d’intégrer des élèves du monde entier (entre 1’300 et 1’500 sont en classes d’accueil chaque année), parfois peu alphabétisé-es et en décalage avec le niveau scolaire de leur âge. Ce n’est pas le cas des élèves d’Ukraine, bien scolarisé-es, dont l’intégration dans l’enseignement régulier se fera sans problème une fois leur niveau de français suffisant.

Partant du principe qu’ils et elles pourraient rester à Genève, nous avons décidé de les intégrer immédiatement selon notre mode de faire : immersion totale de la 1P à la 3P, partielle de la 4P à la 8P (mi-temps classe d’accueil et immersion), classes d’accueil au secondaire. Par contre, nous avons prévu un dispositif de scolarisation transitoire pour les élèves se trouvant dans les lieux d’accueil provisoires, comme Palexpo, afin de ne pas devoir les changer d’école une fois leur domicile dans le canton défini. Nos services sont aussi actifs autour des questions de santé et des traumatismes liés à la guerre.

Aujourd’hui, l’accueil des élèves d’Ukraine se passe bien. Le vrai défi reste l’incertitude quant à l’avenir. En juin, ils et elles étaient 550. Combien seront-ils à la rentrée ? Et à Noël (les prévisions parlent de 1’600 dont 900 au primaire) ? Les arrivées continueront-elles durant l’année ? Comment prévoir la rentrée avec un nombre de classes et de moyens suffisants pour ne pas péjorer les conditions d’encadrement ? Comment savoir dans quels quartiers ils et elles se trouveront ? Où trouver les locaux alors que les bâtiments scolaires sont très occupés, notamment dans l’enseignement spécialisé ?

C’est pourquoi nous avons mis en place une « task force » départementale. Je participe également à celle du Conseil d’État et plusieurs collaborateur-rices du DIP sont dans des groupes qui coordonnent le travail des différents départements. Sur la base des prévisions d’effectifs, j’ai déjà obtenu du Grand Conseil 166 postes de plus pour ouvrir les classes nécessaires et/ou renforcer l’encadrement (co-enseignement par exemple).

Malgré la fatigue liée à la gestion de la pandémie, il faut saluer l’engagement à tous les échelons du DIP pour que Genève fasse honneur à sa tradition d’accueil, alors que notre continent doit faire face pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale à l’agression d’une puissance contre un État indépendant.

Anne Emery-Torracinta
Conseillère d'Etat — Chargée du Département de l'instruction publique

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