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AVS 21 ou comment creuser davantage les inégalités

Le 14 juin, les femmes et les jeunes ont crié haut et fort qu’AVS 21 c’est NON !  La droite patronale méprise la volonté des milliers de Suissesses et de Suisses qui se mobilisent contre les discriminations entre femmes et hommes et l’augmentation de l’âge de la retraite.

Les conditions de travail se détériorent notamment dans les soins ou la petite enfance où les métiers sont durs. La pénibilité ne touche pas que les ouvrier-ères ou les travailleur-euses pseudo-indépendant-es de Smood ou d’Uber. Le stress et le burn out font des ravages partout ailleurs. Beaucoup de salarié-es sont à bout bien avant 44 ans de carrière ou perdent leur emploi avant la retraite.

La droite et le Conseil fédéral font comme si cette réalité n’existait pas. Ils jouent la vieille rengaine de l’AVS menacée de faillite, comme ils l’avaient fait en 2019 pour faire passer leur dernière (et énième) baisse d’impôts en faveur des entreprises et des actionnaires (RFFA). Le PLR prétend même qu’AVS 21 renforcerait la solidarité entre les générations. Quel culot !  En réalité, ce sont les jeunes femmes qui passeront à la caisse. Faut-il rappeler qu’un tiers des femmes n’ont pas de 2e pilier, qu’elles ont des salaires plus bas et qu’elles se retrouvent donc avec 40 % de retraites en moins ? Sans compter le travail gratuit qu’elles assument avec l’éducation des enfants et bien souvent l’aide à leurs proches.

Les employeurs et les assureurs sont les grands gagnants de cette contre-réforme. Les entreprises ne paieront rien ou presque rien. Leurs cotisations à l’AVS resteront identiques et la TVA ne les concerne pour l’essentiel pas. Pourtant, une augmentation de 0,9 % (0,45 % pour le patronat) de cotisation – même temporaire – aurait suffi à maintenir les prestations et à passer le cap des babyboomers. Cela aurait été un juste retour après les quelque 10 % de baisse d’impôts dont ont bénéficié les employeurs en 2020 (RFFA). Et il est à parier que la droite n’entend pas en rester là. En refusant qu’une partie des bénéfices colossaux de la Banque nationale soit affectée à l’AVS, elle veut que ces bénéfices distribués à la Confédération et aux cantons restent disponibles pour financer leurs prochaines baisses d’impôts.

Les retraites ne sont pas suffisantes. Elles sont marquées par les inégalités sociales et les discriminations du marché de l’emploi ainsi qu’en matière d’espérance de vie, surtout d’espérance de vie en bonne santé. AVS 21 aggraverait encore la situation. Les plus riches vivent en moyenne 4 ans de plus que le reste de la population. Ils sont 20 % plus nombreux-euses à ne pas décéder avant l’âge de la retraite ou à y parvenir sans invalidité. Celles et ceux qui vivent plus longtemps refusent de débourser un centime de plus pour financer l’AVS. AVS 21 vole donc des années de vie en bonne santé.

VOTEZ 2 X NON

Nous voterons sur AVS 21 en deux parties : la modification de la LAVS (AVS 21) et l’arrêté sur son financement par la TVA. Les Socialistes appellent à refuser les deux objets. La TVA est antisociale puisqu’elle est supportée par le-la consommateur-trice final-e, soit pour l’essentiel des salarié-es, et les retraité-es. Les salarié-es à faibles et moyens revenus sont plus fortement touché-es par la TVA puisqu’elles et ils sont obligé-es d’utiliser toutes leurs ressources pour couvrir leurs budgets.

Tandis que nous subissons un renchérissement du coût de la vie, que l’augmentation des primes d’assurance-maladie se précise, que les loyers sont très élevés, ce n’est pas le moment d’augmenter la TVA.
C’est donc une raison de plus de voter deux fois NON à cette réforme profondément antisociale !

Laurence Fehlmann Rielle
Conseillère nationale
Christian Dandrès
Conseiller national — Juriste à l'ASLOCA, avocat

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