Savez-vous que la pilule contraceptive peut coûter jusqu’à 14 fois plus cher en Suisse qu’en France ? Que les femmes assument encore la quasi-totalité des frais de contraception ? Et que de nombreuses personnes renoncent aux méthodes les plus efficaces faute de moyens ? Pour le PS, la contraception est un véritable enjeu de santé publique. Lors de leur dernière conférence de presse de l’été, les Socialistes ont présenté leur nouvelle initiative législative cantonale, qui demande que tous les frais de contraception soient pris en charge, quelle que soit la méthode – stérilet, préservatif, pilule, etc. Laurence, Joëlle et Thomas ont expliqué les enjeux de ce texte unique en Suisse.
Les bénéfices de la contraception gratuite sont nombreux. En premier lieu, la gratuité permettra de soulager le porte-monnaie des Genevoises et des Genevois, et celui des femmes en particulier. C’est un soutien précieux qui sera proposé aux ménages dans cette période d’augmentation des primes d’assurance-maladie, des loyers et des prix à la consommation. Les méthodes contraceptives reposent aujourd’hui presque uniquement sur les épaules des femmes, qui renoncent parfois aux méthodes les plus efficaces (stérilet et implant), dont le coût initial est plus élevé. En rendant la contraception accessible à toutes et tous, plus personne ne sera contraint-e
d’y renoncer faute de moyens. La gratuité aura aussi un impact non négligeable sur les coûts globaux de la santé. Toutes les études le démontrent : en rendant la contraception gratuite, on réduit le risque de grossesses non désirées, et donc d’interruptions de grossesses, qui peuvent être des opérations lourdes, aux conséquences souvent douloureuses.
Notre initiative permet également d’encourager une responsabilité partagée en matière de santé reproductive. L’ensemble des méthodes contraceptives doivent être prises en charge, y compris les méthodes destinées aux hommes. Les Socialistes veulent que les méthodes masculines soient démocratisées et mieux connues. Notre initiative permettra d’alléger – en plus du fardeau financier – le fardeau de la charge mentale qui incombe presque exclusivement aux femmes. Il n’y a aucune raison que les hommes ne partagent pas la responsabilité de la planification de la fertilité d’un couple !
Notre texte ne fait que révéler l’une des nombreuses lacunes dans le catalogue des soins pris en charge par la LAMal. Toute amélioration de la prise en charge, notamment dans le domaine de la contraception, est aujourd’hui systématiquement refusée à Berne par la majorité de droite. L’initiative permettra à Genève de jouer un rôle pionnier dans le domaine, comme il l’a déjà fait par le passé pour l’assurance maternité ou en étant le premier canton à avoir mis en place un centre de planning familial et de régulation des naissances en Suisse romande, dès 1965. La gratuité de la contraception permet en outre de lutter contre les maladies sexuellement transmissibles, dont la majorité ne peuvent être combattues qu’avec une utilisation du préservatif. Il ne fait aucun doute que les autres cantons suivront, tant cette mesure présente de bénéfices.
Avec la prise en charge de la contraception, nous contribuons à bâtir une société plus équitable et plus juste, où chaque individu pourra choisir sa contraception sans contraintes économiques.