Cela ne fait de mystère pour personne, la crise du logement qui ravage notre canton depuis des décennies, couplée à un faible contrôle du marché privé ouvre grand la porte aux logiques spéculatives et provoque une hausse continue des loyers. Résultat : le pouvoir d’achat des familles s’érode et une part de plus en plus importante des classes moyennes et populaires, les jeunes familles et les personnes âgées ne trouvent tout simplement plus de logements accessibles dans le canton.
Face à ce problème d’une actualité brûlante, les coopératives apportent une solution concrète. Ne poursuivant aucun but lucratif, les loyers sont fixés de manière à couvrir les coûts réels du logement (construction, entretien, gestion) et non servir un rendement pour un investisseur immobilier. Ainsi, selon une étude publiée en 2019 par l’Office cantonal de la statistique, le modèle coopératif permet de proposer des loyers jusqu’à 40 % inférieurs à ceux du marché traditionnel. Alors que les prix des appartements ne font que croitre ces dernières années, ceux des coopératives eux, restent stables, voire diminuent.
Outre la production de loyers bon marché, l’habitat coopératif permet de répondre aux principaux enjeux contemporains du logement auxquels nous faisons collectivement face. D’abord, les coopératives n’ont pas manqué de créativité ces dernières années pour concevoir des projets immobiliers qui minimisent l’impact des bâtiments sur l’environnement. Matériaux de construction locaux et durables, solutions énergétiques innovantes, gestion des déchets, mutualisation des véhicules, végétalisation des toitures et façades, aménagements extérieurs qui préservent la biodiversité sont autant d’initiatives prises par les coopératives et qui permettent de réduire l’empreinte carbone des bâtiments et de celles et ceux qui y vivent.
Par ailleurs, la solitude est souvent perçue comme un des grands maux de notre époque, en particulier dans les villes. En intégrant dans leurs projets des espaces communs et partagés qui facilitent les échanges entre voisins, les coopératives permettent de lutter contre le sentiment d’isolement et favorisent l’entraide, notamment intergénérationnelle.
Finalement, les coopératives ont à cœur de faciliter l’implantation, dans leurs rez-de-chaussée, d’activités culturelles, sociales, associatives et de commerces de proximité qui dynamisent la vie de quartier.
En définitive, la structure démocratique et l’absence de but lucratif qui caractérisent les coopératives
d’habitation orientent naturellement leurs choix vers une limitation des coûts des loyers et la maximisation de la qualité de vie des habitantes et habitants, tant de l’immeuble que du quartier dans lequel celui-ci est implanté. Par la réalisation d’un habitat bon marché, durable et qualitatif, les coopératives font ainsi rimer urbanisation et qualité de vie.
Le hic, c’est qu’aujourd’hui les logements coopératifs sont rares : seulement 5 % du parc contre près de 20 % en Ville de Zurich. C’est donc pour en accroitre le nombre et faciliter l’accès à ce type d’habitat que le Groupement des coopératives d’habitation genevoises (GCHG) a lancé en 2021 l’initiative « Pour + de logements en coopérative ». Cette initiative propose de fixer dans la loi un socle minimal de 10 % de logements en coopérative et sera soumise au vote le 28 septembre prochain. Nous vous invitons chaleureusement à la soutenir et à la promouvoir dans votre entourage.