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Des lois catastrophiques pour les travailleur-ses, les femmes et la planète

Interview d’Alice Lefrançois, secrétaire syndicale au Syndicat interprofessionnel de travailleuses et travailleurs (SIT)

Peux-tu nous donner un ou deux exemples concrets où les conditions des travailleur-euses seraient détériorées par les lois corsets ?
Ces lois entraîneront forcément des problèmes de sous-effectif, qui impacteront la santé des travailleur-euses (stress, surcharge, augmentation des arrêts maladie, … ), dans la santé, le handicap, le social, le personnel administratif et enseignant des écoles par exemple.

Dans la santé, on a vu le nombre de postes augmenter de 6 % de plus que l’augmentation de la population en 10 ans, ce qui montre bien le manque de corrélation entre les besoins de la population et son augmentation.
Les besoins dans le secteur du handicap augmentent sans corrélation avec l’augmentation de la population. Nous avons déjà constaté l’augmentation du nombre de bénéficiaires sans que le nombre de postes suive proportionnellement.
Il y a déjà eu suffisamment de scandales dans la presse, entre Clair-bois et le foyer de Mancy, n’en rajoutons pas.

En quoi l’opposition aux lois corsets est-elle aussi une lutte féministe ?
Ce qui ne sera plus pris en charge par l’État retombera, encore une fois, sur les femmes qui seront entravées dans leur accès au marché de l’emploi. Ce sont elles qui resteront à la maison pour remplacer l’absence de prise en charge de leurs proches par les services publics, quand il n’y aura plus assez de chambres en EMS et qu’il faudra garder la grand-mère à la maison, s’occuper d’un-e proche en situation de handicap faute de places en foyer, garder les enfants d’âge préscolaire faute de financement des places en crèches, etc.

Quelles seraient les conséquences des lois corsets sur la lutte contre le changement climatique ?
Le canton serait incapable d’investir dans des politiques de lutte contre le réchauffement climatique sans couper ailleurs, puisque ces dépenses n’ont aucun rapport avec l’augmentation de la population. Ce sont pourtant des dépenses nécessaires. La gratuité des TPG pour les jeunes et les abonnements à moitié prix pour les seniors font partie de cette politique verte et n’auraient pas pu être votés si les lois corsets étaient déjà en vigueur. C’est aussi la rénovation des bâtiments qui sont des passoires énergétiques, entre autres exemples, qui serait remise en question.

Propos recueillis par Ludovic Iberg

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