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L’Euro 2025 : Quel héritage pour le football féminin en Suisse ?

Au moment de la parution de ce journal, l’Euro 2025 s’est terminé il y a environ un mois. Quel héritage cette compétition va-t-elle laisser au football féminin en Suisse ? Ce ne sont en tout cas pas les chantiers qui manquent.

Quand on s’intéresse à la meilleure division du pays (l’AXA Women’s Super League), on se rend compte que le travail à accomplir est titanesque, que ce soit en termes d’infrastructures, d’égalité de traitement ou de financement. Excepté YB Frauen, qui joue tous ses matchs à domicile au Wankdorf (le même stade que l’équipe masculine), les autres équipes féminines sont reléguées dans des petits stades, parfois dans des villages en pleine campagne (par exemple, le GC Campus à Niederhasli qui se situe à un peu moins de
20 kilomètres de Zürich). Cela complique la vie des personnes qui seraient plus nombreuses à assister à des matchs si ceux-ci étaient plus accessibles.

L’amélioration de ces conditions de travail passe forcément par le porte-monnaie. Or, si l’on se rappelle de la décision en février 2024 du Conseil Fédéral de réduire le financement de l’Euro 2025 de 15 à 4 millions de francs, cela démontre malheureusement l’absence de volonté politique au niveau fédéral pour faire progresser le football féminin. Heureusement, cette décision a finalement été annulée à la suite d’une levée de boucliers de la part des villes-hôtes de la compétition.

Pour en revenir au football national, chaque grande compétition dope le nombre de licenciées dans ce sport. Si c’est évidemment un élément positif, cette augmentation se heurte ensuite à un double problème : le manque d’infrastructures dignes de ce nom et la discrimination, les deux étant intimement liés. En effet, la priorité dans l’utilisation des infrastructures est systématiquement donnée aux équipes masculines. Les équipes féminines sont donc discriminées à ce niveau-là et doivent composer avec des horaires d’entraînement peu propices à donner l’envie aux joueuses d’en faire leur métier. La discrimination se retrouve également dans le fait que trop peu d’équipes masculines promeuvent leurs homologues féminines.

Les joueuses sont souvent laissées pour compte dans les événements populaires entourant les joueur-euses de football, ce qui permet difficilement d’attirer de nouveaux-elles supporter-rices vers le football féminin. Espérons que l’Euro 2025 aura démontré que l’intérêt populaire est bel et bien là et qu’il donnera un nouveau souffle aux clubs féminins helvétiques.

Nathalie Durgnat
Commentatrice chez Lucarne Grenat

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