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Il faut une assurance perte de gain pour tout le monde !

Cyril Mizrahi
Député au Grand Conseil — Avocat INCLUSION HANDICAP et indépendant

Aujourd’hui, une personne salariée ou indépendante qui tombe malade n’a pas toujours de revenu de remplacement. De même, seules les personnes salariées qui travaillent plus de 8 heures par semaine sont assurées contre les accidents non professionnels. Les personnes indépendantes non assurées risquent donc de se retrouver sans revenu et de plonger dans la précarité. Idem pour les personnes salariées non couvertes par l’assurance-accident, et celles pour lesquelles l’employeur n’a pas contracté d’assurance perte de gain en cas de maladie. En effet, il n’est pas obligatoire en Suisse pour les employeurs d’en contracter une pour leurs salarié-es. Concrètement, l’employeur qui n’a pas contracté d’APG maladie n’est tenu de verser un salaire de remplacement que pendant une période limitée, en général 3-4 semaines.
 
Une telle lacune dans notre système de protection sociale n’est pas admissible : en effet, cela veut dire que les personnes atteintes dans leur santé peuvent se retrouver dans la précarité. Cela peut concerner aussi bien les malades chroniques que des personnes en bonne santé, ainsi que leur conjoint-e et enfants, qui peuvent se retrouver du jour au lendemain sans aucun revenu et donc à l’aide sociale. Il faut donc impérativement mettre en place une assurance perte de gain obligatoire en cas de maladie ! Un thème pour lequel le PS se mobilise depuis longtemps, et sur lequel il faut continuer de faire pression.
 
Il est affligeant d’observer comment le Conseil fédéral minimise le problème année après année. Quand il n’avance pas l’argument complètement tautologique du « contexte politique défavorable », faisant ainsi écho à son absence totale de courage politique, le gouvernement avance de manière creuse que le système actuel aurait « fait ses preuves », grâce notamment au partenariat social. Un argument que les personnes ne bénéficiant pas de conventions collectives apprécieront. Du reste, pour maintenir l’illusion, aucune donnée chiffrée n’est disponible, en particulier concernant le nombre des personnes non couvertes. Enfin, l’APG maladie facultative est dominée par les assureurs privés. Une absence de règles synonyme d’écarts de primes importants et de difficultés pour s’assurer dans certaines branches et pour les malades chroniques.
 
Pour en finir avec un tel système, il faut se mobiliser pour faire changer le rapport de force, en commençant par faire reculer la droite au Parlement fédéral !

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