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La retraite, on veut en jouir, pas la subir!

Amanda Ojalvo et Eloisa Gonzalez
Pour les Femmes socialistes genevoises

Le 27 janvier dernier, les Femmes socialistes genevoises ont invité les membres du parti à suivre un brunch-formation animé par Mathilde Mottet, camarade membre du Comité directeur des Femmes socialistes suisses. En ce début d’année, un panorama exhaustif des enjeux liés à la prévoyance vieillesse nous a été dressé en vue des différentes votations fédérales qui vont ponctuer 2024 :

  • le 3 mars :
    • Initiative AVS x 13 : Pour une 13ème rente
    • Initiative du PLR sur les rentes (67+) :  Pour augmenter l’âge de la retraite
  • le 22 septembre :
    • Référendum sur la Révision LPP 21 de la droite libérale :  Abaissement du taux de conversion (de 6,8 à 6,0 %) et augmentation des cotisations salariales

Les femmes plus précarisées encore et toujours
Sans surprise, le constat reste le même et les arguments qui prévalaient pour refuser l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes dans le cadre de la réforme AVS21 demeurent. La précarité des femmes augmentera. Presque 20% des retraitées vivent dans la pauvreté (avec moins de 2’289 francs par mois pour une personne seule). À la retraite, les femmes touchent toujours un tiers de moins de rente que les hommes. Elles ont une rente LPP plus faible de 42% par rapport à celle des hommes et une retraitée sur trois n’a pas de rente LPP. 

Or, comme on le sait, les rentes pour les femmes ne vont pas augmenter, elles vont même baisser : 

  • parce que des inégalités salariales persistent, il y a bien moins de cotisations chez les femmes ;
  • parce que l’impact de maternité est fort, les mères de famille ont une rente inférieure de 25 % à celle des femmes sans enfants alors que chez les hommes, la paternité a un effet positif sur la rente (+5 %) ;
  • parce que le mariage et les emplois multiples les pénalisent ;
  • parce qu’elles travaillent plus à temps partiel. Même si en 2024 on observe une augmentation d’hommes souhaitant réduire leur temps de travail, trois quart des personnes actives à temps partiel sont des femmes et par conséquent, elles cotisent moins. La déduction de coordination a pour effet que les bas salaires sont moins assurés par la LPP que les hauts salaires.

Un combat féministe certes, mais socialiste avant tout !
En ce sens le combat pour des retraites dignes est féministe, mais aussi et surtout socialiste, parce que :

  • le marché du travail met de côté les personnes de plus de 50 ans, dès lors augmenter l’âge de la retraite est un non-sens ;
  • la qualité de vie des travailleurs et travailleuses doit être considérée. Les faibles revenus qui exercent des professions plus contraignantes ont tout autant le droit de ne pas travailler jusqu’à épuisement quand on sait que les hauts revenus peuvent s’offrir une retraite anticipée.
  • les personnes qui accomplissent un travail physique pénible ont déjà une espérance de vie plus courte ;
  • des économies sur les bas et moyens revenus afin d’épargner les hauts revenus et les fortunés n’est pas juste. 

Mais du coup on fait quoi ?

  • Ça commence par défendre une 13ème rente AVS !
  • On refuse l’augmentation de l’âge de la retraite pour toutes et tous. 
  • On refuse la réforme de la LPP !

À long terme, le financement pourrait passer par une augmentation de 0,4% des cotisations que les salarié-es et les employeur-eises verseraient pour rapporter en tout 5,6 milliards supplémentaires par année. Rappelons que les rentes AVS doivent couvrir les besoins vitaux. La rente minimale étant de 1’225.- par mois ! Plus d’une personne sur dix a besoin de prestations complémentaires dès le début de sa retraite car sa rente ne suffit pas pour vivre. De la dignité pour nos retraité-es ! L’espérance de vie augmente mais pas de manière égalitaire. Elle dépend du revenu, de la classe sociale, du métier et ne garantit pas la même qualité de vie. En outre, l’augmentation de la masse salariale doit être prise en compte, tout comme la productivité, qui, in fine, impactent le financement des retraites. Tout comme ce serait le cas avec, enfin, une égalité salariale entre femmes et hommes !

Car notamment la baisse du taux de conversion minimal de 6.8% à 6%, réduira les rentes et, avec l’abaissement du seuil d’accès, pénalisera les bas revenus qui, en résumé, paieraient plus pour toucher moins… 
 
Enfin, et tâche la plus difficile à Berne, on sort d’une position défensive et on soutient nos élu-es pour qu’iels puissent défendre un véritable système de retraite stable et durable, un modèle solidaire à l’instar de celui appliqué pour l’AVS qui assure toute la population et profite aux femmes (notamment parce qu’il donne droit à une rente pour le travail d’assistance et de soins non rémunéré) et aux bas revenus. Le plus on s’en rapprochera, le plus on pourra diminuer le recours aux prestations complémentaires, financées par l’État, et surtout donner un peu plus dignité à nos aîné-es.
 
En savoir plus : 
https://www.avsx13.ch/
https://www.unia.ch/fr/campagnes/avs-x13
https://www.unia.ch/fr/campagnes/non-a-la-retraite-a-67-ans
https://wolke.sgb-uss.ch/index.php/s/6RnqFfYST556Ypq

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