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LPP 21 est une arnaque : soutenons le référendum

Christian Dandrès
Conseiller national — Président du syndicat SSP-VPOD

Les contre-réformes se succèdent à Berne. Après AVS 21, la droite continue à s’opposer aux mécanismes sociaux du système de retraite. Elle a rejeté l’initiative des syndicats pour une 13e rente AVS, refusé d’indexer complètement les rentes AVS à l’inflation et adopté la LPP 21.

La droite a rompu avec la promesse faite aux assuré-es de garantir une retraite qui atteigne 60% du revenu d’activité. Le 2e pilier avait pourtant été accepté avec cet engagement.

La LPP 21 est une péjoration violente des retraites avec sa principale mesure : la baisse du taux de conversion de 6.8% à 6% qui entraînera des pertes de rentes jusqu’à 15% pour toutes et tous.

La droite avait pris des engagements l’année dernière pour convaincre une majorité de votant-es d’accepter le relèvement de l’âge de la retraite des femmes. La LPP 21 devait réduire les discriminations que subissent les assurées. La majorité parlementaire y répond en élargissant le cercle des personnes soumises à l’obligation de cotiser au 2e pilier. Seront ainsi contraint-es de s’affilier les salarié-es touchant un salaire de CHF 19’845 par an au lieu de CHF 22’050 aujourd’hui. Cette modification concerne environ 70 000 personnes.

La droite prétend ainsi améliorer la retraite des travailleur-euses précaires ou à temps partiel. Rien n’est moins sûr. Si ces 70’000 personnes devront bien débourser 2,7 milliards de francs de cotisations jusqu’en 2045, il est peu probable qu’elles vivront mieux à la retraite. A défaut d’indexation des rentes LPP, l’inflation va faire perdre sa valeur à l’épargne de 2e pilier de ces assuré-es. De même, si ces assuré-es, une fois à la retraite, perçoivent des prestations complémentaires (PC), l’hypothétique hausse de rente sera incluse dans les barèmes des PC. L’augmentation des petites retraites va sans doute en réalité servir à économiser les montants que les cantons et la Confédération consacrent aux PC.

Si l’amélioration concrète des rentes de ces 70’000 personnes est très incertaine, ces assuré-es devront en revanche consacrer une part de leurs revenus déjà insuffisants à payer des cotisations.

La droite n’a par ailleurs pas accepté de compenser les pertes liées à la baisse du taux de conversion. Les mesures ne vaudront que pour les générations des 15 premières années après l’entrée en vigueur de cette contre-réforme. La compensation intégrale se limitera aux assuré-es dont la rente du 2e pilier ne dépasse pas 1’000 francs par mois, étant rappelé que les petites rentes sont en principe déjà couvertes par les PC.

En résumé, la LPP 21 va entraîner des hausses de cotisations et induire des baisses de rentes.

La LPP 21 obligera les salarié-es à injecter un peu plus d’argent encore dans les marchés financiers et profitera ainsi aux assureurs, aux banques, aux gestionnaires de fortunes et aux intermédiaires financiers. La LPP est particulièrement profitable aux assureurs qui bénéficient de la quote-part minimale mise en place par l’ancien conseiller fédéral Merz et qui leur permet de gagner des milliards au détriment des assurée-es. La seule AXA a obtenu à ce titre 2,5 milliards de francs entre 2007 et 2021.

Le référendum est lancé. Nul doute qu’il aboutira. Nous aurons donc la possibilité de faire échec à cette arnaque en votant non à la LPP 21 et de renforcer la solidarité dans le système de retraite en acceptant l’initiative sur la 13e rente AVS.

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