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Conflit israélo-palestinien : des paroles aux actes !  

Sylvain Thévoz et Cyril Mizrahi
Députés au Grand Conseil

Le 12 février, l’Assemblée générale de notre parti adoptait à l’unanimité un papier de position sur le conflit israélo-palestinien, la guerre à Gaza et l’occupation israélienne. Celui-ci a été rédigé au sein d’une commission ad hoc du parti mandaté par le Comité directeur en juin 2024. Les discussions y ont été passionnées mais aussi réfléchies, avec la volonté de clarifier le positionnement politique de notre parti sur ce sujet. La boussole qui a conduit ce travail de rédaction était celle du droit international et du respect des droits humains. Au final nous sommes fières et fiers d’avoir abouti à ce résultat. Nous tenons à remercier les militantes et militants ayant donné de leur temps pour ce travail collectif. Malgré le caractère sensible et parfois angoissé que suscitait l’ouverture de ce débat, nous avons pu, au final, constater que, sur le fond, peu de divisions nous séparent, alors que les valeurs qui nous rassemblent sont puissantes.  

Du silence aux mots. Ce texte traite au travers de cinq chapitres les questions d’un cessez-le-feu durable, de l’aide humanitaire, du droit international, du boycott, des discriminations, des racismes et antisémitismes. Il pose des constats clairs et arrête 51 propositions permettant de dégager la ligne de notre parti. 

Le PSG condamne fermement les violations des droits humains en Palestine occupée et en Israël. Il appelle à prolonger durablement le cessez-le-feu, à la libération de tou-tes les otages et tou-tes les prisonnier-es détenu-es arbitrairement, et à un acheminement sans entrave de l’aide humanitaire à Gaza. Il dénonce les crimes de guerre commis par toutes les parties et exige que la Suisse respecte ses obligations internationales en soutenant les décisions de la Cour internationale de justice (CIJ). Le parti se prononce en faveur d’un boycott, non pas indifférencié, mais ciblé : nous demandons au Conseil fédéral l’arrêt de tout rapport commercial ou militaire avec des entreprises ou des entités publiques israéliennes ou opérant en Israël appuyant l’occupation et la colonisation du Territoire palestinien ou ses opérations militaires en Cisjordanie, à Jérusalem-est et dans la Bande de Gaza.

Le PSG soutient également le droit du peuple palestinien à l’autodétermination et à la résistance contre l’occupation, dans le respect du droit international. Il réaffirme son engagement contre toutes les formes de discrimination, y compris l’antisémitisme, et refuse l’instrumentalisation de cette lutte pour délégitimer la solidarité avec la cause palestinienne. Il demande au Conseil fédéral d’exiger du gouvernement israélien de se conformer sans restriction à l’ordonnance de la CIJ du 26 janvier 2024 concernant le risque de génocide du fait de ses opérations militaires dans la bande de Gaza.

Des mots aux actes. Dans la foulée de l’adoption de ce texte, le PS a déposé un projet de loi pour une contribution humanitaire d’urgence en faveur de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Alors que la commission des affaires étrangères du Conseil des Etats soutient la suspension immédiate des contributions de la Suisse à l’UNRWA, nous pensons important d’agir afin que Genève s’engage pour la défense de cette agence onusienne, pour la paix et le multilatéralisme. Au moment où la brutalisation atteint des niveaux inimaginables, nous devons avoir clairement en tête qu’il n’existe actuellement aucune alternative à l’UNRWA. L’effondrement des services de l’UNRWA mettrait à rude épreuve les gouvernements locaux et les systèmes internationaux, augmentant l’insécurité. Sans l’UNRWA, dans le contexte actuel, la fourniture d’aide humanitaire serait rendue plus qu’hasardeuse à un moment où la population de Gaza manque de tout.

D’une prise de position au dépôt de projet de loi dégageant 5 millions de francs pour une population civile en danger de mort, notre parti, par ses mots et ses actes, montre sa cohérence et ouvre le chemin d’ une action intellectuellement fondée et politiquement assumée.

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