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PAV: quand la droite préfère l’argent aux gens

Olivier Gurtner
Conseiller municipal en Ville de Genève — Président de PRO VELO Genève

Le peuple genevois est appelé à voter sur l’un des périmètres majeurs du Canton de Genève, le secteur Praille Acacias Vernets (PAV), et surtout sur la question « qui pourra y habiter ». Les classes moyennes et populaires, grâce à des loyers abordables et contrôlés ? Ou des personnes assez riches pour s’acheter leur appartement sur des terrains publics ? Le 3 mars, il faut donc voter 2 x NON aux modifications de la loi PAV, refuser cette arnaque, ce mensonge et ce match truqué.
 
La droite et le MCG ont choisi leur camp, en voulant doubler la propriété par étage (PPE) dans le secteur et en détroussant l’État des terrains qu’il possède. La gauche, avec les syndicats et l’ASLOCA, a choisi le sien : celui des locataires, soit 82 % des Genevois-es.
 
Une arnaque 
Les loyers explosent, en plus du coût de la vie (+2,1%) et des primes maladie (+9,1 %). Au Canton et en Ville de Genève, les demandes en logement sociaux s’élèvent à presque 14 000 dossiers par an, sur liste d’attente. Dans le PAV, les terrains appartiennent à l’État, c’est-à-dire à tout le monde. Les logements qu’on y construit doivent aller en priorité aux classes moyennes et populaires, et pas aux plus riches. À Genève, on doit construire pour habiter, pas pour spéculer. Mais voilà, la droite a choisi l’argent plutôt que les gens. A nous de leur donner tort le 3 mars. 
 
Un mensonge 
Le but n’est pas d’être dogmatique et empêcher d’être propriétaire au PAV. Seulement, une limite était posée : maximum 12 % de PPE dans tout le secteur. Un chiffre qui est le fruit d’un accord et d’un vote du Grand Conseil confirmé par le peuple, à plus de 61 % en 2018. Sauf que la droite a retourné sa veste, avec la bénédiction des milieux immobiliers : maintenant ils veulent le double ! 24 % de PPE. La droite a fait son choix : elle est sourde à la volonté populaire et écoute attentivement les milieux proches de l’argent, qui voient le logement comme source de rendements et d’affaire à faire. 
 
Un match truqué 
Pour faire passer une pilule très amère, la droite a sorti l’artillerie lourde : dans la motion, elle ose parler d’« étendre la paix du logement» alors qu’elle veut privatiser des terrains publics. Elle affirme militer « Pour de la PPE en droit de superficie dans le PAV qui évite toute spéculation » alors même qu’elle augmente la part des logements à haut rendement. Derrière ce vernis plaisant une sale réalité : privatiser un bien commun pour du profit.
 
Le 3 mars, il faut refuser cette arnaque immobilière des promoteurs en votant NON aux objets 4 et 5.

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