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Préservons les acquis, votons OUI à la loi COVID

Christian Dandrès
Conseiller national — Président du syndicat SSP-VPOD

Le dépliant des opposant-es à la modification de la loi Covid est dans nos boîtes-aux-lettres. La campagne de l’UDC et des Amis de la Constitution est menée au nom de la liberté, déclinée en trois slogans : non à la surveillance, non à la vaccination forcée et non à la discrimination.

C’est une position osée pour l’UDC, parti qui place la discrimination au cœur de son action. Très récemment, Marco Chiesa, Président de ce parti, a affirmé que les villes dirigées par la gauche étaient des repères de parasites. De même, lire sous la plume de l’UDC qu’il faut lutter contre la surveillance de masse est risible, après que ce parti ait défendu le flicage des invalides, des citoyen-nes et des militant-es (LRens et LMPT).

Les opposant-es à la loi COVID et aux mesures sanitaires ne sont pas toutes et tous à l’UDC. Des manifestations réunissent régulièrement des centaines de personnes dans plusieurs villes de Suisse pour exprimer leur colère contre un État jugé « pourri » (NZZ du 18.10.2021). Les manifestant-es représentent sans doute des petit-es commerçant-es et indépendant-es qui ont souffert de la crise. Ils et elles ont été sacrifié-es par la majorité de droite.

L’UDC a refusé de venir en aide aux locataires commerciaux, menacé-es de perdre leurs baux et leurs entreprises. Elle a rejeté la proposition de l’ASLOCA et de la gauche qui aurait permis un minimum de solidarité entre bailleurs et locataires. Il s’agissait de demander aux bailleurs d’abandonner 200 millions sur les 24 milliards de francs encaissés chaque an.

De même, les aides aux entreprises ont été pensées pour celles ayant une certaine importance économique. Pour les petit-es indépendant-es et commerçant-es, il était difficile d’obtenir une aide suffisante et encore plus de l’obtenir dans un bref délai, alors que la situation exigeait une réponse immédiate.

L’UDC cherche à récupérer cette colère et à la retourner contre les quelques avancées sociales qui ont passé la rampe du Parlement le 19 mars 2021 (soutien au secteur de la culture, au sport, allongement de la durée d’indemnisation du chômage, soutien aux crèches des communes et des cantons, etc).

Reste le certificat Covid et la vaccination. L’argumentaire des opposant-es semble nier la gravité de la pandémie. A lire le tract, le vaccin ne servirait à rien.

Écoutons les soignant-es. Dans le journal du SSP-VPOD, une infirmière des soins intensifs (HUG) évoquait ses conditions de travail et les soins requis par le Covid : « Le variant DELTA s’attaque à des personnes plus jeunes, souvent en bonne santé. Or, pour un-e patient-e âgé-e de 85 ans, on ne va pas faire un recours à une ECMO (oxygénation extra-corporelle). En revanche, c’est possible pour un jeune de 35 ans, car son potentiel de récupération est plus élevé. Ces prises en charge très lourdes sont donc plus fréquentes. […]. Il faut ajouter que les patient-es atteint-es du virus DELTA restent plus longtemps intubé-es : au bas mot, trois semaines sous respirateur. Certain-es restent dans un état critique après 40 jours d’hospitalisation ! ». Bien entendu, la pandémie n’est pas seule responsable de la surcharge qui pèse sur les hôpitaux et de celles et ceux qui y travaillent. Ce secteur subit les effets de la contre-réforme du système de financement des soins qui démantèle peu à peu le service public, notamment au bénéfice des cliniques privées et de leurs actionnaires.

Les mesures sanitaires protègent la population et les aides prévues dans la loi soumise au scrutin le 28 novembre sont indispensables pour de nombreux travailleurs et travailleuses. Votons Oui à la loi Covid !

Thématiques associées: Santé , Social

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