La nouvelle, révoltante, est sortie dans la presse il y a quatre jours. En Europe, un-e infirmier-ère sur trois déclare souffrir de dépression, plus de 10% avoir des pensées suicidaires selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Cet épuisement physique et émotionnel traverse toutes les catégories professionnelles dites du « care » (santé et travail social en tête) qui accompagnent et « prennent soin » des personnes malades, fragiles ou en perte d’autonomie.
Alors même qu’en raison de facteurs structurels (vieillissement de la population, hausse de la précarité, atomisation de la société) les besoins envers ces métiers augmentent – à Genève, en 2030, la demande de soins sera déjà 10% supérieure à aujourd’hui – les abandons et réorientations professionnels couplés à l’insuffisante formation font peser jour après jour un risque croissant de « pénurie » de personnel soignant ou accompagnant.
Heureusement, certaines voix s’élèvent pour inverser la tendance. Ce printemps, le syndicat Unia a publié l’excellent Manifeste du Care donnant la parole aux travailleuses et travailleurs directement concernés par cette crise de l’accompagnement et du soin.
Trois objectifs ont motivé l’élaboration de ce Manifeste:
Dans une multitude de domaines (organisation du travail, mobilisation des travailleurs-euses, financement, formation, etc.) des principes sont exprimés afin d’améliorer les conditions de travail du personnel et lui permettre une réelle co-construction de son activité.
Si le diagnostic est posé et la direction indiquée par la boussole connue, il convient désormais de permettre la réalisation de mesures concrètes : inscrire dans la législation la nécessaire correspondance entre les dotations en personnel et les besoins / le nombre de patients-es ; diminuer le temps de travail; augmenter les salaires; etc.
Devant cette nécessité d’agir: manifeste-toi, d’une manière ou d’une autre. En lisant et diffusant le Manifeste du Care ou en prenant part à la Manifestation nationale des personnels de santé qui se tiendra samedi 22 novembre prochain sur la Place fédérale.
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