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Des copies anonymes pour renforcer l’égalité des chances à l’université

Les député-e-s socialistes déposent ce jour un projet de loi visant à préserver l’anonymat des étudiant-e-s lors de la correction des examens écrits à l’Université de Genève (UNIGE). Cette mesure, déjà en vigueur dans plusieurs facultés en Suisse, est une revendication de longue date de la communauté universitaire à Genève mais peine à s’imposer. Les Socialistes proposent de passer à la vitesse supérieure et visent une entrée en vigueur dès la rentrée prochaine.

Lors la correction d’une copie, la mention sur celle-ci des nom et prénom de son auteur-e peut être source de divers biais, conscients ou non. Les stéréotypes associés au genre ou à l’origine de l’étudiant-e peuvent influencer l’attitude du ou de la correctrice face à la copie. Il se peut également que les deux parties se connaissent ou soient liées par un réseau commun (ancien-ne-s camarades, fils ou filles de notables, d’ami-e-s, de collègues, etc.). Même dans le cas d’une “simple” relation enseignant-e/élève, connaître le profil de l’étudiant-e peut être problématique puisque la personne qui corrige peut être influencée dans son jugement par la performance et/ou le comportement de l’étudiant-e au cours du semestre écoulé, y compris dans des cas où seule la production dans le cadre de l’examen est censée être évaluée.

Actuellement, l’anonymisation des copies d’examens est laissée au libre choix des facultés, voire des enseignant-e-s. Il en résulte une grande disparité et peu de moyens offerts à celles et ceux qui souhaiteraient s’engager dans cette voie. Dans ce contexte, et en l’absence d’une volonté clairement énoncée par les instances dirigeantes, l’anonymisation des copies peine à s’imposer.

Il s’agit pourtant d’une revendication de longue date de la communauté étudiante, et plus largement de la communauté universitaire. En effet, cela fait des années que tant l’Assemblée de l’université que le Comité d’éthique et de déontologie de l’UNIGE appellent de leurs vœux de véritables mesures en matière d’anonymisation des copies (pour un aperçu des discussions, voir l’exposé des motifs du projet de loi déposé).

Pour rompre cette inertie, les Socialistes proposent de consacrer dans une norme légale le principe de l’anonymat des copies pour les examens qui s’y prêtent. Naturellement, certaines formes d’évaluation (oraux, travaux pratiques, contrôles continus, etc.) ne seraient pas concernées par une telle exigence. Quant aux moyens nécessaires pour le déploiement de la mesure, le groupe socialiste rappelle que des solutions simples existent – et sont du reste en place dans d’autres universités – comme par exemple le fait de n’utiliser que le numéro d’étudiant-e pour lier la copie à son auteur-e.

Une mesure aussi simple et peu coûteuse permettrait certainement de renforcer l’égalité de traitement entre les étudiant-e-s. Le groupe socialiste espère dès lors que ce projet de loi saura convaincre les député-e-s genevois-es pour permettre une entrée en vigueur dès la prochaine rentrée universitaire.

Lire le projet de loi

Pour plus d’informations :

  • Youniss Mussa, député et auteur du projet de loi (076 679 63 12)
  • Léna Strasser, députée et cheffe de groupe (076 615 75 49)
  • Romain de Sainte Marie, député et coprésident du PS genevois (079 395 23 85)
  • Lydia Schneider Hausser, coprésidente du PS genevois (079 382 82 89)
Thématiques associées: Éducation et formation

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