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Le Conseil d’État fait les poches des étudiant-es!

A la faveur d’un retournement de veste de dernière minute de LJS, la majorité de droite du Grand Conseil a, sur proposition du Conseil d’État, diminué l’enveloppe budgétaire annuelle des HES-SO de 2 millions de francs chaque année jusqu’en 2028. Le PS genevois dénonce une majorité politique hors-sol et se réserve la possibilité de lancer un référendum.

Dans un acte de flibusterie choquant, le Conseil d’État, appuyé par une majorité parlementaire PLR-UDC-LC-LJS, a raboté l’enveloppe monétaire allouée à la HES-SO Genève pour les années 2025 à 2028 de 2 millions de francs par an.

La manœuvre est particulièrement odieuse lorsque l’on sait qu’il y a un an, le Conseil d’État avait soutenu, au niveau intercantonal, contre l’avis de la HES-SO Genève, une hausse très substantielle des taxes d’études (+40% pour les Suisses et jusqu’à +110% pour les étranger-es!). Pour tenter de faire passer l’amère pilule, la Conseillère d’État Anne Hiltpold avait alors assuré que les économies ainsi réalisées seraient intégralement réinjectées dans la formation et le soutien aux étudiant-es.

C’était sans compter sur la baisse d’impôts votée entretemps sous l’impulsion de la majorité de droite du Grand Conseil, PLR en tête, et largement soutenue par le Conseil d’État. Contemplant les premiers effets désastreux de ce cadeau fiscal, le DIP a alors radicalement changé de discours et tenté une première fois, en commission des finances, de diminuer l’indemnité de la HES-SO Genève, sans concertation aucune. Coupe refusée par une majorité de la commission.

L’histoire aurait pu en rester là si le groupe LJS n’avait pas, une fois de plus, retourné sa veste en séance plénière, permettant ainsi d’inverser le vote de commission et de valider la coupe proposée par le Conseil d’État, par 50 OUI contre 45 NON (PS, Vert-e-s et MCG).

Ce sont donc 2 millions qui manqueront chaque année dans les budgets des HES du canton, et ce alors même que la ponction auprès de leurs étudiant-es vient de lourdement augmenter. Un véritable hold-up. Le vote dans un second temps d’une motion sans force contraignante n’y changera rien et ne sert qu’à laver la conscience des parlementaires qui savent avoir trahi les jeunes de ces écoles.

Alors que les besoins en formation, notamment dans les domaines de la santé ou de l’informatique, n’ont jamais été aussi importants et alors que la précarité étudiante ne cesse de gagner du terrain, la majorité de droite continue de s’en prendre aux jeunes.

Après avoir fait voter une baisse de leurs salaires (contestée par référendum) et avoir déposé un projet de loi pour «remettre au boulot» celles et ceux d’entre eux qui auraient eu le mauvais goût de tomber à l’aide sociale, voilà qu’elle n’hésite pas à faire les poches des étudiant-es HES pour financer sa baisse d’impôts. Décidément, Genève a mal à sa jeunesse.

Les Socialistes sont profondément choqué-es par la multiplication de ces attaques décomplexées et décideront lundi du lancement d’un éventuel référendum.

Lire le rapport de la commission des finances sur le PL 13579


Pour plus d’informations :

  • Grégoire Carasso, commissaire aux finances
  • Matthieu Jotterand, chef du groupe socialiste au Grand Conseil
  • Thomas Wenger, président du PS genevois
Thématiques associées: Éducation et formation

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