Après avoir refusé l’initiative « Pour + de logements en coopérative » (IN 180) début 2024, la majorité du Grand Conseil, qui souhaitait lui opposer un contreprojet, n’a finalement pas réussi à se mettre d’accord. C’est donc seule que l’initiative sera soumise en votation. Les Socialistes déplorent le temps perdu et se réjouissent que la population puisse enfin se prononcer sur cette initiative indispensable pour répondre à la crise du logement.
Un parcours long et chaotique
L’IN 180, lancée en 2022 par le Groupement des coopératives d’habitation genevoises (GCHG) et soutenue par le PS, arrive bientôt – enfin ! – devant le peuple, au terme d’un parcours semé d’embûches. Alors que le texte comptabilisait plus de 8’200 signatures au moment de son dépôt, preuve de sa popularité, les milieux immobiliers et leurs représentant-es au Grand Conseil n’ont pas ménagé leurs efforts pour lui barrer la route depuis.
D’abord attaqué devant le Tribunal fédéral (TF) par la Chambre genevoise immobilière (CGI) et l’Association des promoteurs constructeurs genevois (APCG), le texte a ensuite été refusé en commission puis en plénière du Grand Conseil, par l’ensemble des groupes à l’exception du PS et des Vert-e-s – et ce, contre l’avis du Conseil d’État. Cette large alliance ayant souhaité lui opposer un contreprojet, le texte est reparti en commission pour une année.
Enfin, il y a un mois, les initiant-es ont annoncé maintenir leur texte face à un contreprojet manquant d’ambition (périmètre restreint et délai supprimé) et juridiquement bancal (là où la validité de l’initiative, elle, a été confirmée par le TF). Mauvaise joueuse et désunie, la droite a alors coulé son propre texte pour concentrer ses forces dans le combat contre l’initiative – aboutissant au refus, ce jour, en plénière, du contreprojet par 75 NON contre 21 OUI et aucune abstention.
Le logement comme droit, pas comme marchandise
C’est que l’enjeu (financier) est de taille : les coopératives ne poursuivant pas de but lucratif, les logements qu’elles proposent échappent durablement à la spéculation immobilière. Un manque à gagner évident pour les promoteurs immobiliers à la recherche de rendements toujours plus importants à réaliser sur le dos des locataires.
Comme l’a rappelé le groupe socialiste, les logements proposés par les coopératives sont en moyenne jusqu’à 40% moins chers ! Destinés uniquement à couvrir les coûts, les loyers sont stables et n’augmentent pas au rythme infernal que connaît le reste du marché privé.
Les coopératives favorisent aussi le lien social, en offrant des espaces communs généreux et en promouvant la gestion collaborative des lieux de vie. Des aménagements de qualité, adaptables aux besoins évolutifs des ménages, des solutions innovantes pour la gestion des déchets ou la mobilité, des matériaux durables et une haute performance énergétique : tout cela caractérise un habitat durable, fondé sur la solidarité et le respect de l’environnement.
Des logements abordables et de qualité – maintenant !
L’habitat coopératif répond indéniablement aux attentes de la population genevoise. Or, il ne représente aujourd’hui que 5% du parc immobilier genevois (contre plus de 20% à Zurich). L’initiative propose de donner un grand coup d’accélérateur en visant un socle de 10% de logements en coopérative d’ici à 2030. Plus de 12’000 logements de ce type pourraient ainsi être créés.
Face à la crise du logement persistante, et sur fond d’une double crise sociale et écologique, le développement de logements en coopérative est une solution concrète pour offrir des logements abordables, durables et de qualité.
Il n’y a plus de temps à perdre ; le PS genevois se réjouit de la votation prochaine et s’engage dès aujourd’hui, confiant, dans la campagne pour un grand OUI à l’initiative pour plus de logements en coopérative !
Pour plus d’informations :
- Diego Esteban, député socialiste et commissaire au logement
- Caroline Renold, députée socialiste et commissaire au logement
- Matthieu Jotterand, chef de groupe socialiste
- Thomas Wenger, président du PS genevois
