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La droite cautionne l’appropriation illégale du territoire par les super-riches

Le PLR a demandé l’urgence sur un projet de loi socialiste visant à garantir l’accès aux rives du lac et des cours d’eau, tel que prescrit par le droit constitutionnel. Mise au vote, l’entrée en matière sur le texte a été refusée par 54 « non » contre 27 « oui » et 14 abstentions. Les Socialistes dénoncent l’arrogance de la majorité de droite qui cautionne une situation illégale, au mépris total du droit et à l’encontre des intérêts de la majorité de la population.

Faisant écho à la Constitution suisse, la Constitution genevoise prévoit en son article 166 que «l’Etat assure un libre accès aux rives du lac et des cours d’eau dans le respect de l’environnement et des intérêts publics et privés prépondérants»

Pourtant, plus de 10 ans après l’entrée en vigueur de cette norme constitutionnelle, cet accès n’est – et de loin – pas réalisé. Un sentier permettant un cheminement continu (comme on en trouve le long des rives françaises par exemple) fait toujours défaut. La cause ? L’appropriation illégale d’une portion de notre territoire par une minorité de privilégié-es et ses luxueuses villas «pieds dans l’eau».

Le projet de loi du groupe socialiste proposait de rétablir une situation conforme au droit, et ce dans l’intérêt de la majorité de la population. Contrairement aux allégations de ses détracteurs, le texte était raisonnable et équilibré, laissant notamment la voie ouverte à un certain nombre d’exceptions.

Mais alors que Berne ou Neuchâtel, confrontés à une situation similaire, sont chacun parvenus à un accord pour y remédier, à Genève la droite élargie a fait échouer le processus. Mention spéciale à l’UDC qui, alors même qu’elle avait pris un rapport de minorité, a retourné sa veste et trahi ses engagements.

Un besoin avéré

A mesure que les périodes de canicule se multiplient et s’intensifient sous l’influence du réchauffement climatique, l’accès à l’eau devient de plus en plus précieux. 

Cela est particulièrement vrai dans un canton urbain aussi dense que Genève, où les îlots de chaleur sont nombreux en été. Or lorsque le mercure grimpe, les habitant-es qui ne bénéficient pas de «poumons de verdure» et autres piscines privées, n’ont pour se rafraîchir que le lac et les cours d’eau. 

Amené à croître, ce besoin est d’ores et déjà difficile à satisfaire. Comme l’a démontré le récent exemple de la plage des Eaux-Vives, les nouvelles infrastructures lacustres, à peine construites, sont prises d’assaut et rapidement saturées. 

La droite, entre mauvaise foi et illégalité

Sans véritablement contester l’illégalité de la situation, les partis bourgeois ont campé sur leur refus. Pour le justifier, les représentant-es de la classe dominante ont dégainé l’habituel argument de la garantie de la propriété privée (fût-elle décrétée illégalement, donc).

Une clémence cocasse de la part d’une majorité conservatrice d’ordinaire si prompte à rappeler à la loi et à débusquer les abus…

Plus ironique encore, elles et eux n’ont pas hésité à se faire les défenseurs de la biodiversité, évoquant ces «riches propriétaires terriens qui prennent soin et valorisent la faune et la flore» (sic!).

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Pour le PS, il est évident que les prédateurs-rices de la biodiversité ne sont pas les promeneurs et les promeneuses, mais bien les super-riches qui, par leur mode de vie, détruisent l’environnement et absorbent une quantité de ressources absolument incompatible avec les enjeux de la durabilité.

Le territoire est un bien commun. Il s’agit d’un principe fondamental, qui a toujours guidé la politique socialiste. Au vu du mépris et de l’arrogance affichés ce soir par la majorité parlementaire, le PS appelle de ses vœux le lancement d’une initiative, afin que le peuple ait le dernier mot.

Lire le rapport de la commission d’aménagement du canton sur le projet de loi

Personnes de contact :

Cyril Mizrahi
Député au Grand Conseil — Avocat INCLUSION HANDICAP et indépendant
Amanda Gavilanes
Chargée de relations institutionnelles et de communication
Caroline Marti
Députée au Grand Conseil, cheffe de groupe — Secrétaire générale du Groupement des coopératives d'habitation genevoises
Thomas Wenger
Député au Grand Conseil — Chargé de projets culture et durabilité

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