Le Grand Conseil a adopté ce jour un projet de loi du Conseil d’État ouvrant la voie à la création de 7 écoles de pédagogie spécialisée dans le canton. Séparées des autres établissements, ces écoles consacrent une mise à l’écart des enfants en situation de handicap et aux besoins spécifiques. Le PS, qui avait proposé une voie médiane permettant des améliorations qualitatives sans renforcement du séparatif, déplore un choix politique qui foule aux pieds le principe d’une école véritablement inclusive.
La majorité de droite UDC-PLR-LC-MCG-LJS a accepté de débloquer un crédit d’études et d’investissement de 42,5 millions de francs en vue de la construction de 7 établissements de pédagogie spécialisée sur les communes de Vernier, d’Onex et du Grand-Saconnex.
Si les Socialistes saluent la volonté d’agir face à l’augmentation des besoins spécifiques, ils et elles déplorent l’entêtement du DIP à miser sur davantage d’écoles séparées au lieu de favoriser des classes intégrées dans des établissements ordinaires.
Coupés de leur quartier, scolarisés à l’écart des autres enfants, dans des lieux fermés sur eux-mêmes et parfois situés à des kilomètres de chez eux, plus d’une centaine d’enfants seront privés de liens pourtant essentiels à leur pleine et entière participation au sein de la société.
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A l’augmentation massive des besoins, amorcée depuis de nombreuses années déjà, il est regrettable que la majorité politique offre pour seule réponse la mise à l’écart, faussement présentée comme incontournable. Il n’en est pourtant rien.
Comme l’a rappelé le groupe socialiste, dans le canton du Tessin, exemplaire dans ce domaine, le taux d’enfants scolarisés dans des écoles séparées est cinq fois moins important qu’à Genève et le séparatif ne concerne que 18% des mesures d’enseignement spécialisé (contre plus de 50% à Genève !).
Dans un contexte différent, le vote de ce jour rappelle l’annonce, quelques mois plus tôt, du projet – fermement combattu par la gauche et la société civile – de scolariser des enfants requérants d’asile à l’intérieur même du CFA du Grand-Saconnex. En effet, le PL 13562-A, également combattu par les associations représentant les familles concernées regroupées au sein de la FéGAPH[1], enfonce le clou d’une vision étriquée de l’instruction publique, portée par une Conseillère d’État PLR définitivement peu ouverte au dialogue.
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Pour les Socialistes, l’inclusion n’est pas un slogan ; elle est un choix politique, exigeant, qui nous oblige et impose que nous nous donnions les moyens de répondre aux besoins de toutes et tous, sans renier les valeurs d’égalité et de solidarité qui fondent notre vie en collectivité.
C’est pour cette raison que le PS avait proposé un amendement de compromis, permettant d’assurer que la plupart des nouvelles places créées s’ouvrent à mesure que les anciennes, vétustes, se ferment. Cet amendement aurait permis une amélioration notable pour les élèves actuellement scolarisés dans des conditions inadaptées en n’augmentant qu’à la marge le nombre de places en séparatif.
Mais alors qu’une majorité avait été trouvée en commission pour soutenir cette voie raisonnable, notre amendement a été écrasé en plénière au gré d’un revirement de dernière minute des groupes UDC et LJS. Privé de cette alternative crédible, le groupe socialiste s’est partagé entre le refus et l’abstention au moment du vote final.
Le PS déplore ces manœuvres politiques et continuera de lutter pour la création de nouvelles places, indispensables pour répondre aux besoins des élèves concernés, mais au sein des écoles régulières.
[1] Fédération genevoise d’associations de personnes handicapées et de leurs proches
Contacts :
- Cyril Mizrahi, commissaire à l’enseignement
- Nicole Valiquer, commissaire aux travaux et rapporteuse de majorité
- Matthieu Jotterand, chef du groupe socialiste
- Thomas Wenger, président du PS genevois