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Le Grand Conseil genevois refuse l’accès aux soins dentaires pour tous!

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Le Grand Conseil genevois refuse l’accès aux soins dentaires pour tous!

La majorité parlementaire de droite et d’extrême-droite vient de refuser l’initiative cantonale « pour le remboursement des soins dentaires » alors qu’une personne sur cinq doit renoncer à des soins dentaires à Genève pour des raisons financières. Cette majorité refuse de combler une lacune évidente du système suisse d’assurance, comme elle l’a fait pendant des décennies en matière d’assurance maternité. Le Parti Socialiste, qui avait déposé une motion allant dans le même sens en 2013, souligne que la prévention, aussi importante soit-elle, ne peut éviter toutes les affections bucco-dentaires face auxquelles les individus sont inégaux. L’initiative assurerait un accès aux soins pour tous et contribuerait à faire baisser les coûts totaux des soins dentaires grâce au renforcement de la prévention, à une prise en charge précoce des affections et à une régulation des tarifs des dentistes.

Selon une étude pilotée par les HUG en 2012, une personne sur cinq renonce à se faire soigner les dents. Cette proportion monte à une personne sur trois dans les ménages les plus pauvres. Une corrélation forte est observée entre la capacité financière des ménages et la santé dentaire en l’absence d’une prise en charge des soins par une assurance. Les dents sont en effet la seule partie du corps non couverte par la Lamal, à l’exception de quelques affections particulières. Une étude de la Revue médicale suisse de 2009 indique que 60% des caries se concentrent parmi les 20% des enfants des ménages les plus défavorisés. Le fait que les Suisses se rendent moins chez le dentiste que les habitants des pays voisins qui bénéficient d’une meilleure prise en charge assurantielle confirme que le coût des soins dentaires amène une partie de la population à y renoncer. L’absence de couverture par une assurance conduit à une santé dentaire à deux vitesses.

Pour y faire face, le groupe socialiste avait déposé en 2013 déjà une motion demandant la mise en place d’une assurance des soins dentaires et, dans l’attente de cette réalisation, la mise en place de contrôles dentaires gratuits. Suite au volte-face du MCG qui s’était dans un premier temps déclaré favorable à la motion, celle-ci est resté bloquée en commission pendant des années en raison de l’opposition d’une majorité PDC-PLR-MCG et UDC. La même majorité a refusé aujourd’hui l’initiative populaire 160 « pour le remboursement des soins dentaires », déposée en 2016 par le Parti du Travail et soutenue par les partis de l’Alternative.

Le Parti Socialiste regrette que la majorité de droite conservatrice néolibérale et xénophobe refuse de combler une lacune évidente de la LAmal, comme elle l’a fait pendant des décennies en matière d’assurance maternité. Le Parti rappelle que les prestations prises en charge par le canton, notamment pour les enfants, sont insuffisantes et que la prévention bucco-dentaire, aussi nécessaire soit-elle, ne permettra jamais d’éviter toutes les caries et affections bucco-dentaires. En renvoyant à la responsabilité individuelle des individus pour éviter les problèmes dentaires, la droite tombe dans un travers paternaliste. Elle fait fi du fait que la carie est une maladie qui ne tient pas qu’à la qualité de l’hygiène dentaire individuelle. De nombreux facteurs, notamment génétiques, influencent la santé bucco-dentaire.

Le Parti souligne que les problèmes dentaires non soignés ont de lourdes répercussions en matière de santé qui engendrent des coûts ultérieurs souvent importants, par exemple en matière de diabète. La mise en œuvre de l’initiative assurerait un accès aux soins pour tous et contribuerait à faire baisser les coûts totaux des soins dentaires grâce au renforcement de la prévention, à une prise en charge précoce des affections et à une régulation des tarifs des dentistes. Le Parti Socialiste regrette que le Conseiller d’Etat en charge de la Santé, M. Mauro Poggia, n’ait montré aucune proactivité pour proposer des solutions certes moins ambitieuses mais néanmoins sérieuses dans le cadre d’un éventuel contreprojet à l’initiative. Le groupe socialiste a donc renoncé à soutenir une option qui s’apparenterait à une coquille vide.

Pour plus d’informations :

  • Carole-Anne Kast, Présidente (079 310 48 90)
  • Romain de Sainte Marie, Député, chef de groupe (079 395 23 85)
  • Jean-Charles Rielle, (079 376 41 96), Christian Frey (079 473 17 78) et Christian Dandrès (079 738 23 66), Députés à la commission de la santé
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