Le Grand Conseil a renvoyé en commission l’initiative du MCG «Garantir la souveraineté: non aux frontaliers dans les postes stratégiques de l’État!». Il doit désormais se prononcer sur la prise en considération de l’initiative et sur l’opposition éventuelle d’un contreprojet, au plus tard d’ici juillet 2026.
Le groupe socialiste suit d’ores et déjà les conclusions du Conseil d’État qui recommande le rejet de cette initiative. Si les inquiétudes à l’origine du texte sont compréhensibles, la reconnaissance de la complexité et de l’ouverture doit rester au cœur des débats. Pour citer Stefan Zweig: «La méfiance vis-à-vis du voisin est aujourd’hui devenue peu à peu, au sein de plusieurs peuples et précisément au sein des plus cultivés, un véritable phénomène pathologique. (…) Or nous avons besoin, pour remettre en ordre notre monde qui se délabre, d’autres force que les forces physiques, nous avons besoin de passion, d’une vigilance moins bruyante, mais constante, d’une volonté de comprendre, vive et passionnée et d’une claire raison. Pour chacun de nous, il y a une infinité de tâches à remplir en silence: nous devons nous abstenir de toutes les paroles susceptibles d’augmenter la méfiance entre les hommes et les nations (…). Nous devons montrer par notre propre exemple (…) que la libre admiration des valeurs étrangères ne diminue pas la force intérieure de l’âme, mais au contraire l’élargit.»