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La lutte continue pour les communes à la sortie des élections

À l’heure d’écrire ces lignes, le premier tour des élections municipales vient de se dérouler et les sentiments sont mitigés. D’un côté, nous perdons notamment plusieurs majorités de gauche dans les Conseils municipaux mais, de l’autre, le Parti socialiste a, lui, fait mieux que résister à la vague droitière actuelle.

Le programme du Parti socialiste concerne l’ensemble de la population et épouse bien ses préoccupations. Nous pouvons à ce titre saluer le très bon score de nombreux-ses sortant-es dans les Conseils administratifs et souhaiter une belle législature à toutes les personnes élues. Des défis pour les communes, il va y en avoir ! Et cela commencera très vite avec notamment l’initiative « j’y vais, j’y paie » qui passera en votation ce 18 mai prochain.

Des millions de francs en moins dans les budgets de la Ville de Genève, de Meyrin ou de Lancy qui iraient directement… dans les caisses de Cologny ou de Collonge-Bellerive ! Voilà le danger de cette initiative et de son contreprojet, qui n’est que de la poudre aux yeux. En effet, il prévoit qu’un mécanisme pourrait – au conditionnel, puisqu’il est encore à déterminer – compenser partiellement ces effets.

Retirer cet argent aux communes qui subissent les effets de ville-centre pour le donner à d’autres qui font la course au centime additionnel le plus bas tout en étant « réservées » aux plus riches eu égard à leurs logements aux prix prohibitifs : voilà une attaque frontale contre la cohésion cantonale.

Je termine en saluant le parcours exceptionnel d’un de nos camarades. Arriver en Suisse sans titre de séjour et terminer sa carrière politique au perchoir du Parlement cantonal : notre camarade de longue date Alberto l’aura fait. L’exercice du pouvoir révèle la personnalité de celles et ceux qui l’exercent et, dans un hémicycle parfois un peu dissipé, il aura dirigé les débats avec une intransigeance sourcilleuse vis-à-vis du respect des institutions.

Alberto n’aura eu de cesse de mettre en garde contre l’époque chaque jour un peu plus sombre de notre monde et d’exhorter ses camarades comme le reste du Grand Conseil à y faire rempart en adoptant une attitude digne. Après trente ans dans les rangs du Parlement et fidèle à lui-même, sa présidence a couronné l’ensemble de son œuvre : bravo !

Matthieu Jotterand
Député au Grand Conseil, Chef de groupe — Mécanicien de locomotive

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