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Défendons le droit de toutes et tous au logement abordable !

À Genève, la pénurie de logement frappe durement les habitant-es du canton.

Décider ce que l’on construit et à quel prix est un enjeu politique et économique majeur.

En effet, les terrains permettant de construire des logements se font de plus en plus rares. En ville, les espaces disponibles ont déjà été utilisés ou vont l’être. Préserver les campagnes et les zones de verdures est une priorité. Il est donc désormais nécessaire d’augmenter la densité de certains secteurs de villas. Rappelons que la zone villa représente aujourd’hui 46 % des surfaces bâties alors qu’elle ne permet de loger que 10 % de la population.

Des zones ont été identifiées par le canton pour être densifiées et sont soumises au régime de la zone de développement par une loi du Grand Conseil. C’est dans la zone de développement que le canton peut mettre en œuvre les objectifs de construction de logements abordables, puisque les loyers et prix des logements sont contrôlés pendant 10 ans.

La planification des nouveaux quartiers se fait grâce aux Plans localisés de quartier (PLQ). Tout le processus est soumis au respect des droits populaires : processus de concertation avec les habitant-es, propriétaires, associations, autorités et constructeurs ; décision de densifier décidée par loi, soumise au référendum facultatif ; PLQ adoptés par le Conseil d’État sur préavis des communes, soumis au référendum facultatif.

La loi 13358 – issue du contreprojet à l’initiative IN 176 (urbadem) portée par l’association des propriétaires de villas Pic-Vert – sous prétexte de participation démocratique, octroie un privilège inouï aux propriétaires des parcelles concernées par un projet immobilier. En effet, ces dernier-ères obtiendraient le droit d’obtenir un vote communal consultatif sur le PLQ. Et ce alors qu’il peut s’agir de très peu de propriétaires concerné-es, souvent une trentaine, qui peuvent être des sociétés
anonymes, ou des personnes n’habitant pas la commune. C’est une première en Suisse depuis l’abolition du vote censitaire !

En outre, ce droit pourrait être utilisé par les propriétaires pour bloquer des projets de construction de logement ou comme levier de chantage pour obtenir un maximum d’argent lors des négociations pour la vente des terrains. Un prix trop cher sera répercuté sur les futur-es habitant-es par une augmentation des loyers ou une diminution de la qualité des logements et des espaces publics !

Le Parti socialiste aux côtés de l’Asloca, du RPSL, des syndicats, des Vert-e-s, de la LUP, de Solidarités a lancé le référendum contre cette loi qui prône un urbanisme détourné de l’intérêt collectif, qui accorde plus de droits aux propriétaires immobiliers qu’aux autres citoyen-nes.

Non au blocage du logement abordable à Genève – Non aux privilèges pour les propriétaires !

Votez et faites voter NON contre la loi 13358

Caroline Renold
Députée — Avocate et juriste à l'ASLOCA

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