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Accélérer sur le solaire est une obligation

Pierre-Louis Schmitt
Commission de l’environnement et de l’énergie

Il y a 6 ans, à la suite de la disparition du glacier Okjökull, premier officiellement disparu à cause du réchauffement climatique, l’Islande a fait poser une plaque commémorative, en forme de « lettre à l’avenir ». On peut y lire : « Ok est le premier glacier islandais à perdre son statut de glacier. Dans les 200 prochaines années, tous nos glaciers pourraient connaître le même sort. Ce monument atteste que nous savons ce qui se passe et ce qu’il faut faire. Vous seuls savez si nous l’avons fait. Août 2019, 415ppm CO2 ».

Six ans plus tard, le taux de CO2 dans l’atmosphère est de 428ppm. Il était encore de 401ppm il y a 10 ans, lorsque la COP21 a eu lieu. Depuis, malgré les promesses et les engagements, le concret tarde à arriver, le CO2 continue d’augmenter, et de plus en plus vite.

C’est un fait, nous vivons une crise climatique qui se fait déjà sentir et qui aura un impact majeur sur le monde dans les décennies à venir. Ses conséquences précises sont difficiles à prévoir mais nous savons déjà qu’elles seront dramatiques et nécessiteront des modifications drastiques de nos modes de vie. Nous n’avons que deux options : les anticiper ou les subir. Les seules certitudes que nous avons concernent les causes, nos émissions de CO2, et les moyens d’enrayer un tant soit peu le phénomène.

Le remplacement des énergies fossiles par des renouvelables fait partie de ces solutions. Le 18 mai prochain, nous voterons pour accélérer l’installation de panneaux solaires sur le territoire. L’initiative vise à en installer sur toutes les surfaces raisonnablement exploitables d’ici 2035, le contreprojet vise un objectif similaire mais avec des règles plus strictes concernant la protection du patrimoine (en se concentrant sur les grands consommateurs, les travaux majeurs et les nouvelles constructions). L’initiative demande une garantie de prix de rachat permettant de garantir la rentabilité financière indépendamment des cours de l’énergie, le contreprojet a une approche plus prudente pour les finances de l’Etat, se contentant de subventionner afin de ne pas faire un chèque en blanc aux producteurs.

Dans tous les cas, il s’agit d’un signal fort et qui va dans le bon sens. Ce genre de décision aujourd’hui n’est ni un luxe, ni une lubie d’ayatollah vert, mais bien une nécessité et une obligation. Les générations futures seront les seules à savoir si nous l’avons fait.

Thématiques associées: Environnement, énergie et agriculture

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