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Logement: La droite nie la précarité sociale pour protéger ses intérêts financiers

Caroline Marti
Députée au Grand Conseil, cheffe de groupe — Secrétaire générale du Groupement des coopératives d'habitation genevoises

Aujourd’hui, plus de 7’000 personnes sont inscrites auprès des Fondations immobilières de droit public (FIDP) en attente d’un logement subventionné. Et le temps d’attente moyen est de près de 2 ans. En raison des conséquences socio-économique de la crise COVID, il est par ailleurs à craindre que cette liste et le temps d’attente pour un logement d’utilité publique s’allonge encore.

Dans ce contexte, la seule réponse crédible à apporter aux ménages des classes moyenne et populaire pour qu’elles puissent se loger dans des logements abordables, c’est incontestablement d’augmenter le nombre de logements d’utilité publique (LUP).

Or, vendredi dernier, en plénière du Grand Conseil, c’est une toute autre direction qu’une majorité de droite du Grand Conseil a choisi de suivre. En effet, toute la droite s’est ralliée autour d’un projet de loi MCG qui demande de rallonger le temps (de 2 à 5 ans) durant lequel une personne doit résider à Genève avant de pouvoir s’inscrire pour obtenir un logement d’utilité publique.

Très concrètement, ce que tente de faire la droite c’est de réduire le nombre d’ayant-droit à un logement social pour masquer les besoins de LUP et justifier ainsi leur projet politique d’en réduire le nombre au profit des logements en PPE, beaucoup plus lucratifs pour les milieux immobiliers. Évidemment, ce n’est pas en réduisant le périmètre des personnes éligibles à un logement d’utilité publique qu’on règle le problème. On ne fait que masquer la précarité sociale de notre canton et monter les personnes précaires les unes contre les autres. De plus, prolonger le délai d’attente avant de pouvoir obtenir un logement LUP aura pour conséquence un engorgement des structures d’accueil qui se trouvent en amont, soit, les foyers de l’Hospice général et les hébergements à l’hôtel. Mais la bonne droite bourgeoise PLR-PDR n’en a cure et ferme les yeux sur les relents clairement xénophobes de ce projet de loi, car tout est bon pour justifier une réduction du nombre de logements sociaux, en particulier au PAV.

Et c’est peu dire que le devenir du PAV joue un rôle central dans cette sale affaire. De façon très claire, les bruits de couloirs du parlement indiquent que le PDC, initialement défavorable à ce projet de loi, a « dealé » son soutien en échange de l’appui du MCG au projet de loi de la droite pour réduire massivement le nombre de LUP au PAV (de 62% aujourd’hui à 33%). De trop nombreux exemples historiques nous montrent que lorsque ses intérêts financiers sont en jeu, la droite bourgeoise n’a aucun scrupule à s’allier avec l’extrême droite pour protéger ses intérêts. Le vote de cette loi au Grand Conseil n’en est qu’une nouvelle et malheureuse illustration. Pour combattre ce front libéral-populiste, la question du lancement d’un référendum se pose.

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