Conseiller national
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Président du syndicat SSP-VPOD
L’avenir du système de santé se joue le 24 novembre. Avec le vote sur la contre-réforme de la LAMal (EFAS), nous pouvons mettre un cran d’arrêt à la soumission du secteur de la santé à la logique marchande et au pouvoir des caisses-maladies. EFAS remet en cause le principe d’assurance sociale censée protéger de manière universelle les assuré-es. EFAS casse la solidarité. Elle provoquera une hausse des primes et de la participation directe des assuré-es. Même Santésuisse n’en fait pas mystère. Des cantons ont profité des travaux parlementaires pour se décharger de leur responsabilité dans le financement des soins. EFAS réduira celui-ci de plus de la moitié pour les hospitalisations et en moyenne de la moitié pour les soins aux aîné-es (soins à domicile, EMS). Or, le besoin de financement dans ce domaine ne cesse d’augmenter avec le vieillissement de la population et l’accroissement des maladies du grand âge.
EFAS donnera aux caisses-maladies la mainmise sur l’entier du système au prétexte de « simplification ». Les cantons se désengageront de leur responsabilité au profit des caisse-maladies qui deviendront le principal interlocuteur des hôpitaux et des établissements de soins. Ce sont pas moins de 13 milliards de francs de nos impôts que les cantons devront verser aux assureurs.
EFAS prépare le terrain à la prochaine étape du projet des caisses-maladies, soit l’imposition à toute la population de réseaux de soins contraints sous la seule responsabilité des assureurs. Le principe a été voté au Conseil des Etats : sur le modèle des USA, un système de santé contrôlé par des assureurs qui décideraient de la prise en charge médicale à la place des patient-es et de leurs médecins.
EFAS étendra aux soins aux aîné-es la même logique financière qui fait exploser les primes, casse les conditions de travail des personnels de santé et met les hôpitaux publics en faillite. Ce système, déjà imposé aux hôpitaux en 2012, remplace le subventionnement et la garantie de déficit des cantons. Il a permis aux cliniques privées de se faire une place au soleil.
Les conséquences sont catastrophiques pour les hôpitaux publics, leurs patient.es et les personnels de santé. Les conditions de travail se sont dégradées au point que la relève n’est plus assurée. La campagne contre EFAS est aussi importante que celles que nous venons de gager pour l’AVS et la LPP. C’est une bataille pour la solidarité et la dignité humaine.
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