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Protégeons les locataires des chasseur-euses d’appartement!

Christian Dandrès
Conseiller national — Président du syndicat SSP-VPOD

Les agences de relocation et les chasseur-euses d’appartement sont de plus en plus nombreux-ses. Au lieu de rendre visibles les appartements disponibles à la location sur leurs sites internet ou dans leurs vitrines, des régies réservent ces offres à des courtier-ères. Ces dernier-ères vont monnayer ces appartements auprès de locataires contraint-es de payer cher – parfois plusieurs mois de loyer – un service qui leur est, dans les faits, imposé et que les régies fournissaient autrefois gratuitement.

Ces régies immobilières institutionnalisent ainsi la politique du « piston ». Pire encore, elles veulent faire payer aux locataires un service que les chasseur-euses d’appartement rendent plutôt bien aux propriétaires !

Ces courtier-ères devraient être aux côtés des locataires qui les engagent pour les aider à trouver l’offre la plus intéressante. Au lieu de cela, elles et ils s’efforcent d’amener leurs client-es à conclure des baux pour des logements les plus chers possible. Les courtier-ères ont en effet un intérêt à ce que le loyer soit élevé puisque leur rémunération correspond le plus souvent à une fraction ou un multiple de celui-ci.

Le chasseur-euse d’appartement rendent aussi service aux bailleur-euses lorsqu’elles et ils font signer des contrats enjoignant leurs client-es à renoncer à consulter l’ASLOCA. Elles et ils interviennent parfois même auprès de leurs ancien-nes client-es pour faire respecter de telles clauses pourtant illégales. Il ne se passe presque pas une semaine sans qu’un-e locataire ne se plaigne auprès de l’ASLOCA de subir des pressions de chasseur-euse d’appartement pour renoncer à une contestation du loyer initial ou à une demande de travaux.

La détresse de nombreuses personnes à la recherche d’un logement les rend vulnérables. Les abus sont fréquents et peuvent coûter chers aux victimes. Les pratiques des chasseur-euses d’appartement participent par ailleurs à la spirale à la hausse des prix de l’immobilier.

Il est donc temps d’agir. La Confédération doit encadrer cette activité pour protéger les consommateur-trices. Aujourd’hui, la loi de la jungle règne dans ce secteur où n’importe qui peut se présenter comme courtier-ère. Le courtage immobilier n’est pas une activité règlementée. Dans un initiative parlementaire déposée en juin au Conseil national (22.446), je propose de fixer des règles notamment de transparence et de loyauté – en interdisant les conflits d’intérêts – ainsi que des sanctions destinées à empêcher de nuire celle ou celui qui refuserait de les respecter. Le courtage n’est pas un mal nécessaire et les locataires devraient pouvoir s’en passer, mais la personne qui veut y avoir recours doit pouvoir le faire en confiance.

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