La réforme du CO n’a pas réussi à convaincre suffisamment d’électrices et électeurs genevois-es, qui la rejettent à une très courte majorité (50.83%). Les Socialistes déplorent ce résultat mais se réjouissent des débats nourris que cette réforme a pu amener au sein de la population sur la manière d’orienter les élèves dans le cadre scolaire. Nous appelons tou-tes les acteur-rices institutionnels, politiques et syndicaux à se remettre rapidement au travail pour trouver des solutions constructives qui sortent les élèves des carcans actuels. Sur le plan fédéral, le trop faible refus de l’augmentation des moyens à l’Agence Frontex est à déplorer, même à Genève, ville des droits humains, Cité d’accueil et de refuge. Les Socialistes se réjouissent par ailleurs de l’acceptation de la Loi sur le cinéma, qui permettra de soutenir et redynamiser le secteur cinématographique et culturel suisse, ainsi que de la loi sur la transplantation, qui permettra de sauver de nombreuses vies.
La réforme du Cycle devra attendre
Les Socialistes regrettent le choix d’une très courte majorité de Genevois-es de refuser la réforme du Cycle d’orientation. Nous remercions les électrices et électeurs qui ont voté oui et toutes celles et ceux qui se sont impliqués dans cette campagne. Le projet de réforme défendait les valeurs pour lesquelles nous nous battons au quotidien : l’égalité des chances et l’inclusion. La réforme aurait permis de supprimer les niveaux et avec eux les « ghettos » formés par les classes d’élèves avec le plus de difficultés. La campagne négative sans propositions alternatives de quelques partis de la droite bourgeoise aura eu raison d’une réforme qui était favorable au plus grand nombre et qui visait à tendre la main à celles et ceux qui ne bénéficient pas des mêmes chances que les autres.
En brandissant la menace d’un nivellement par le bas, d’un Cycle qui serait le « laboratoire » d’une réforme inaboutie, le PLR et l’UDC s’enferment dans une position de principe : tout sauf du changement. Dès qu’il s’agit de demander des postes supplémentaires, même pour répondre aux augmentations démographiques : c’est non. Plus qu’un refus, c’est une posture : non à tout ce qui peut améliorer la situation des élèves ou des enseignant-es, non à tout ce qui peut réformer un système qui a fait son temps, non au moindre centime supplémentaire. Ces arguments ont malheureusement été suivis aujourd’hui par une majorité des votant-es et nous ne pouvons que le regretter et en prendre acte.
Nous continuerons de nous battre pour que l’école soit un lieu où chacun-e soit traité-e d’une façon égale. Où ce qui détermine l’avenir de chaque élève serait une orientation propre basée sur ses forces et capacités et non déterminée trop tôt par son milieu ou son origine. L’école de l’égalité des chances. Pour ce faire, nous appelons tou-tes les acteur-rices institutionnels, politiques et syndicaux à se remettre rapidement au travail pour trouver des solutions constructives qui sortent les élèves des carcans actuels.
Un soutien bienvenu à la production cinématographique suisse
Avec une large majorité de votes favorables, la population suisse a donné un signal fort en faveur de la culture et du cinéma suisse. Les Socialistes remercient en particulier les électrices et électeurs genevois, qui ont plébiscité cet objet à près de 75%. La modification de loi prévoit que les plateformes de streaming ainsi que les diffuseurs étrangers réinvestissent 4 % de leurs recettes réalisées en Suisse dans la création cinématographique suisse indépendante. Elles devront également garantir qu’au moins 30 % des films de leur catalogue soient des films européens. Un plus fort investissement dans le cinéma helvétique ne profitera pas qu’au secteur culturel, mais aussi, par ruissellement, à toute l’économie suisse. Les Socialistes se réjouissent de ce résultat qui montre à quel point notre population est attachée à des règles du jeu équitables pour la production cinématographique suisse face à la concurrence internationale.
OUI pour sauver des vies !
En plébiscitant la loi sur la transplantation, les Suisse-sses permettent à la liste de donneurs et donneuses d’organes d’augmenter sensiblement. Genève, en particulier, dit un large oui à près de 80%. La modification de la loi introduit le concept de consentement présumé en matière de don d’organes. Jusqu’à présent, il fallait signifier clairement sa volonté de donner ses organes pour être considéré-e comme donneur ou donneuse. Désormais, la logique sera inversée : toute personne est considérée comme donneuse, à moins de le signaler explicitement. Cependant, il sera toujours possible pour les proches, en l’absence d’une déclaration de volonté du défunt, de s’opposer à un don d’organes. Le OUI d’aujourd’hui permettra enfin de mettre un terme à la situation contradictoire selon laquelle six personnes en moyenne meurent chaque mois en Suisse parce qu’elles n’ont pas reçu d’organe, alors que plus de 80% de la population serait prête à faire don de ses organes.
Un OUI à une Europe qui rejette et qui bafoue les droits humains
Le PS regrette le OUI au projet de loi Frontex. Avec un NON, nous aurions pu obtenir, sur le plan de la politique intérieure, que des voies de fuite légales vers la Suisse soient enfin créées, c’est-à-dire que des personnes ne soient pas obligées de risquer leur vie en Méditerranée pour pouvoir déposer une demande d’asile chez nous. Si le plébiscite des partis bourgeois n’étonne personne, le manque de courage de certaines grandes organisations actives dans le domaine des droits humaines est à déplorer : elles n’ont pas fait campagne ni donné de consignes de vote, laissant la gauche et les associations de défense des droits des migrant-es bien seules. Se taire face à Frontex, c’est cautionner les pratiques inadmissibles qui se déroulent aux portes de l’Europe.
Dans leur campagne, les partisans du OUI ont fait croire qu’un rejet de Frontex dans les urnes aurait automatiquement pour conséquence une exclusion de la Suisse de l’espace Schengen, ce qui était tout simplement faux. Le PS Suisse va maintenant prendre les partisans du projet au mot : ils et elles ont toujours affirmé que l’augmentation de la contribution permettrait à la Suisse d’exercer une plus grande influence sur les réformes de Frontex. Nous attendons maintenant qu’ils et elles exercent cette influence et dénoncent fermement les innombrables violations des droits humains à l’encontre des demandeur-euses d’asile.
Pour plus d’informations :
Thomas Wenger, président du PS genevois (079 476 69 45)