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Face à la maladie, les fonctionnaires abandonné-es par le Grand Conseil

En retournant sa veste en dernière minute lors du vote en séance plénière du Grand Conseil, le MCG a fait voler en éclat un compromis trouvé sur le projet de loi socialiste permettant de protéger les salarié-es du secteur public touché-es par la maladie.

Pour mémoire, les Socialistes avaient déposé ce projet de loi en 2019, dans le but de protéger les salarié-es du service public en arrêt maladie afin qu’ils et elles puissent bénéficier, dès leur première année de fonction, de leur traitement plein et d’une protection contre le licenciement pendant la durée de leur maladie, au maximum pendant 730 jours.

Le projet maintenait par ailleurs un financement solidaire de la perte de gain maladie, via une cotisation paritaire. Les Socialistes ont combattu la proposition du Conseil d’État de mandater une assurance privée, ce qui aurait péjoré la prise en charge des arrêts maladie des salarié-es du secteur public. En effet, les assurances, motivées par la maximisation de leurs profits, coupent les prestations dès qu’elles le peuvent. Pour réaliser cet objectif, elles peuvent souvent compter sur le soutien opportuniste de centres d’expertises complaisants, dont certains agissements ont, dans un passé pas si lointain, donné lieu à de véritables scandales.

Mauvais joueur, le Conseil d’État a délibérément fait traîner les travaux de commission et de la plénière, allant jusqu’à refuser le 3ème débat alors qu’une majorité claire se dessinait pour adopter ce projet.

Avec la recomposition des forces politiques au Grand Conseil, le travail de négociation a nécessairement dû être repris, lequel a alors débouché sur un compromis raisonnable, présentant une nette amélioration par rapport à la situation actuelle, notamment en étendant la durée de la protection contre le licenciement, en garantissant le droit à un revenu pendant 730 jours pour toutes et tous, et en proscrivant le recours à une assurance privée. Favorisant les travailleur-euses et assuré-es, cette proposition aurait pu recueillir l’assentiment d’une majorité du Grand Conseil.

C’était sans compter sur le volte-face du MCG qui, trahissant ses principes, ses promesses et par là-même l’ensemble de la fonction publique, a refusé en plénière tant l’amendement que le projet de loi, qu’il avait pourtant initialement soutenu. Quelque 20’000 collaborateurs et collaboratrices de l’État de Genève se trouvent ainsi sous la menace directe d’une externalisation du système de protection contre la maladie et de la détérioration des prestations qui en découle.

Fidèles à leurs convictions et à leurs valeurs, les Socialistes continueront à se battre pour que nos infirmier-ères, nos enseignant-es, nos policier-ères, nos éducateur-trices, nos secrétaires, et plus largement l’ensemble des travailleurs et travailleuses de la fonction publique puissent, en cas de maladie, se concentrer sur leur convalescence plutôt que de s’inquiéter de savoir si elles ou ils auront encore un salaire et un emploi le mois prochain.

Pour plus d’informations :

Xhevrie Osmani
Députée au Grand Conseil
Caroline Renold
Députée — Avocate et juriste à l'ASLOCA
Caroline Marti
Députée au Grand Conseil, cheffe de groupe — Secrétaire générale du Groupement des coopératives d'habitation genevoises
Thématiques associées: Emploi , Santé , Services publics et droits sociaux

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