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Un bouquet de lois, pas un bouquet de fleurs !

En cette journée de lutte pour les droits des femmes, les Socialistes, Ensemble à gauche et les Vert-e-s genevois-es unissent leurs forces pour améliorer les conditions de travail des femmes et revendiquer l’égalité dans les faits. Un « bouquet » de quatre projets de lois doit ainsi permettre de revaloriser des professions typiquement féminines, de reconnaître la pénibilité qui leur est propre et de conserver la possibilité d’une fin de carrière à 64 ans pour toutes les travailleuses du canton.

La votation fédérale du 25 septembre 2022, qui a consacré l’augmentation de l’âge légal de départ à la retraite des femmes, fut un véritable coup de massue pour les partisan-es du progrès social et en particulier les militant-es du combat féministe. Ce fut aussi un douloureux rappel du fait qu’en matière d’égalité et de droits des femmes, rien n’est jamais acquis.

Alors même que l’égalité proclamée il y a 27 ans dans la loi tarde toujours à se concrétiser, voilà que les droits des travailleuses sont attaqués frontalement et leurs revendications foulées aux pieds.

A Genève pourtant, une large majorité de la population s’y est opposée. Cette voix en faveur d’une juste reconnaissance du travail essentiel réalisé par les femmes, l’Alternative propose aujourd’hui de la porter au sein de l’arène parlementaire. Par le biais d’un dépôt conjoint de quatre projets de lois (portant sur 3 propositions distinctes), les Socialistes, Ensemble à gauche et les Vert-e-s genevois-es entendent ainsi réaffirmer la légitimité des revendications des travailleuses et renforcer concrètement leurs droits.

Une rente-pont dès 64 ans

Réponse directe à l’acceptation d’AVS21 au niveau fédéral et à son refus genevois, le premier projet de loi propose l’instauration d’une rente-pont cantonale à destination des travailleuses. Cette rente-pont, qui inclut une prestation transitoire couvrant l‘absence de rente AVS et deuxième pilier, doit permettre aux femmes qui le souhaitent de quitter le marché du travail rémunéré dès l’âge de 64 ans atteint.

Il s’agit par là non seulement de sauvegarder leurs intérêts à chacune individuellement, mais aussi de répondre collectivement au défi du partage du temps de travail au sein de notre société. Maintenir à tout prix des personnes âgées de 64 ans sur le marché de l’emploi, contre leur gré et parfois même au prix de leur santé, est une aberration néolibérale qui ne sert que les intérêts du patronat et de la classe dominante.

Lire le projet de loi

Revalorisation salariale

Le deuxième projet de loi consiste quant à lui en une réévaluation à la hausse des salaires du personnel de la fonction publique et du secteur subventionné œuvrant dans les domaines du social, de la santé et du nettoyage.

Les emplois dans ces branches professionnelles ont en commun d’être très majoritairement occupés par des femmes et d’offrir des rémunérations faibles en regard de leur utilité sociale et de la responsabilité qu’assument les travailleur-euses qui les exercent. Or la crise du Covid l’a démontré de manière implacable : notre société ne peut fonctionner, même temporairement, sans ces services absolument essentiels pour la population.

Lire le projet de loi

Reconnaissance de la pénibilité psychologique

Finalement, dans le sillage du texte précédent, les deux derniers projets de loi visent à reconnaître la pénibilité propre à certains emplois, en particulier ceux dédiés au soin et à l’accompagnement de personnes vulnérables (santé et social).

Par ce qu’ils impliquent de charge mentale et émotionnelle, ces emplois sont particulièrement éprouvants pour ceux et – surtout – celles qui les exercent. Pourtant, à l’heure actuelle, seule la pénibilité physique est reconnue par la loi et prise en compte à ce titre dans l’évaluation des fonctions. Cette vision partielle et partiale de la complexité des tâches professionnelles est l’héritage direct d’une société patriarcale qui persiste à voir dans la sollicitude des femmes la simple expression d’une inclination naturelle.

Lire le projet de loi modifiant la LCPEG

Lire le projet de loi modifiant la LTrait

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Lorsqu’il s’agit de « prendre soin » – de nous, des autres, de la planète – les femmes sont souvent au premier rang. Pour une fois, inversons la vapeur et prenons soin d’elles : renforçons leurs droits, améliorons leurs conditions de travail et réaffirmons leur contribution essentielle à la société !

Pour plus d’informations :

  • Caroline Marti, députée socialiste, cheffe de groupe et autrice du projet de loi pour une revalorisation des salaires
  • Jocelyne Haller, députée Ensemble à Gauche et autrice du projet de loi pour une rente-pont dès 64 ans
  • Françoise Nyffeler, députée Ensemble à Gauche et autrice des projets de loi pour une prise en compte de la pénibilité psychologique de différents métiers
  • Marjorie de Chastonay, députée verte et cheffe de groupe
Thématiques associées: Emploi

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