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3 nouvelles initiatives populaires sur la table

Session du Grand Conseil des 24 et 25 février 2022

Les groupes ont pu s’exprimer à l’occasion du renvoi en commission de trois nouvelles initiatives populaires cantonales qui ont récemment abouti : l’initiative dite « 1’000 emplois » des syndicats, l’initiative « Climat urbain » portée par une large coalition d’organisations politiques et de la société civile, et enfin l’initiative pour l’abolition de la taxe professionnelle communale issue des jeunesses de droite (sections jeunes du Centre, du PLR, de l’UDC et des Vert’libéraux). Les député-es socialistes ont pris position en faveur des deux premières et ont manifesté leur ferme opposition à l’égard de la troisième.

Le groupe a d’abord salué l’objectif de l’initiative syndicale de combattre le chômage par la création d’emplois utiles aux plans social et environnemental, dans les collectivités publiques et institutions à but non lucratif. Ces dernières années et en particulier depuis le début de la crise du COVID, les besoins ont fortement augmenté dans les domaines essentiels que sont la santé, les soins, le social et la transition écologique – une évolution amenée à se poursuivre au vu des changements démographiques et climatiques majeurs qui s’annoncent. Les Socialistes ont également rappelé leur engagement en faveur de la réduction du temps de travail, mesure phare du parti depuis toujours. D’ores et déjà expérimentée dans un certain nombre d’entreprises, la semaine de 4 jours par exemple (avec baisse de la durée du travail sans perte de salaire) représente un réel progrès pour les travailleurs et travailleuses sans nuire à l’entreprise, puisqu’au contraire des gains de productivité sont observés. L’initiative a été renvoyée, pour étude, en commission de l’économie.

Lire l’initiative « Pour la création d’emplois sociaux et écologiques et la réduction de la durée du travail (initiative 1000 emplois) »

Deuxième initiative soutenue par le groupe, l’initiative « Climat urbain » impose quant à elle que chaque année pendant 10 ans, dans les communes de plus de 10’000 habitant-es, 1% de l’espace dédié aux voitures soit converti pour moitié en espaces verts et pour moitié en voies réservées à la mobilité douce (marche, vélo) ou aux transports publics. Rappelant les nuisances importantes générées par le trafic motorisé et l’espace disproportionné réservé aujourd’hui encore aux voitures dans nos villes, les Socialistes ont exprimé leur plein soutien à cette initiative et défendu leur vision d’une ville « pour les humains, pas pour les voitures ». lls et elles ont également rappelé la nécessité d’intensifier la lutte contre le dérèglement climatique, ce qui impose de revoir nos habitudes en matière de déplacements et, autant que possible, de diminuer la part de trajets réalisés en transports individuels motorisés. L’initiative a finalement été renvoyée en commission de l’aménagement, malgré la tentative du groupe d’en confier l’étude à la commission des transports (mieux outillée pour traiter d’un sujet comme celui-ci).

Lire l’initiative « Climat urbain : de la place en ville pour les arbres, la mobilité douce et les transports publics ! »

Finalement, les Socialistes ont fait part de leur opposition à l’initiative des jeunesses PLR, PDC, UDC et Vert’libéraux visant la suppression pure et simple, sans compensation, de la Taxe Professionnelle Communale (TPC). Le groupe a dénoncé une énième tentative de la droite, fût-ce par la voix de ses membres les plus jeunes cette fois-ci, de diminuer la contribution des grandes entreprises au pot-commun de la collectivité. Les député-es ont rappelé que la TPC génère près de 200 millions par an de recettes fiscales pour les communes (110 millions pour la seule Ville de Genève). Le manque à gagner qu’engendrerait l’acceptation de cette initiative est ainsi considérable et mettrait directement en péril les prestations à la population offertes à l’échelon communal, soit celui de la proximité (crèches, voirie, police municipale, bibliothèques, activités sportives, culturelles, etc.). Cette initiative est d’autant plus malvenue que les finances publiques des communes ont été fragilisées de manière importante par la crise du COVID. Comme l’a lui-même reconnu le Centre (ex-PDC), supprimer cette taxe, qui est proportionnelle au chiffre d’affaires, c’est en réalité faire un cadeau aux entreprises qui en ont le moins besoin (sociétés de la grande distribution, institutions bancaires et financières, cabinets d’avocat-es, etc.) sur le dos des plus petit-es contribuables. L’initiative a été renvoyée en commission fiscale, où les débats s’annoncent houleux.

Lire l’initiative « pour l’abolition de la taxe professionnelle »

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