Aller au contenu directement

Et si…

Léna Strasser
Députée au Grand Conseil — Formatrice d'adultes

L’année vient de débuter, je me réveille d’un long rêve étrange dans lequel ma fille me disait : j’ai dix ans et je ne connaitrai plus un monde sans masque, peut-être qu’un jour nous vivrons sur mars.

Je me lève, et sur la coursive j’entends les voisins qui s’activent. Madame charge ses 2 enfants dans son vélo cargo, alors que Monsieur se prépare à rejoindre l’épicerie coopérative du quartier. Quelques oiseaux se font entendre, malgré le temps encore froid de ce début d’hiver. J’écoute les nouvelles, le nombre de personnes votant a encore augmenté, grâce notamment à l’acceptation du droit de vote des personnes résidentes étrangères et aux actions de mobilisation plutôt festives qui ont suivi. Malgré le fait que les risques pour le climat soient encore bien présents, le taux de co2 a drastiquement baissé dans le canton, l’installation massive de panneaux solaires et l’isolation complète des anciens bâtiments ont permis une belle avancée, de même que la piétonisation d’un grand nombre de rues autour de Plainpalais, du lac et de la gare mais aussi grâce à la gratuité des transports publics pour les personnes âgées et les jeunes encore en études.

Je me souviens de ce moment où tout était fermé et je suis vraiment reconnaissante au Conseil Fédéral d’avoir pris en compte les problématiques de santé mentale croissante et d’avoir non seulement décidé rapidement de rouvrir, moyennant des plans de protection et des jauges adéquats, les lieux culturels mais également d’avoir investi beaucoup d’argent dans le soutien aux artistes via un revenu de base qui s’est ensuite élargi au reste de la population et a permis de lutter contre la précarisation massive du travail touchant nombre de nos concitoyen-nes. Les entreprises ont dès lors dû inventer de nouvelles façons d’attirer des employé-es.

Les restaurants ont mis plus de temps à reprendre du service, et malheureusement certains ont mis la clef sous la porte, mais ceux qui restent ont pris en compte l’importance d’une alimentation saine, se sont massivement tournés vers des produits locaux et ont adapté leurs offres. Une partie des hôtels a également pu rouvrir, orientés vers un tourisme plus régional et offrant notamment des services aux entreprises. Plusieurs d’entre eux ont gardé deux chambres réservées aux sans-abris, infrastructures gérées par des associations en collaborations avec l’Etat et les communes. Elles sont peu occupées mais ont montré leur raison d’être durant la crise.

L’EMS du quartier et plusieurs autres ont repensé leur accueil en concertation avec les citoyen-nes vivant aux alentours dans une démarche partant de la société civile. Plus de chambres relais pour soutenir les proches aidants dans les périodes difficiles, plus d’actions sur l’extérieur et un renforcement fort des services à domicile, permis grâce à la formation et à l’engagement de nombreuses personnes bénéficiaires du chômage longue durée et de l’aide sociale auparavant. Un accueil des enfants fait partie également de l’offre aujourd’hui au sein même du lieu.

La mixité est devenu la norme et semble porter ses fruits. Ma fille part à l’école bien emmitouflée : « sortie en forêt » me crie-t-elle en fermant la porte. Depuis plusieurs mois, en plus d’avoir équipé les élèves le nécessitant et les classes en matériel informatique et en connexion afin de pouvoir avoir accès en tout temps à du matériel pédagogique dématérialisé, les écoles ont également repensé leur accueil et se sont tournées vers l’extérieur – sorties en forêt, jardinage, sciences appliquées, français au théâtre – tout est maintenant propice à apprendre et à appréhender le monde d’aujourd’hui en citoyen-ne conscient-e des enjeux qui nous guettent.

Et si la créativité était une des clés de sortie de la situation compliquée que nous vivons aujourd’hui ? Et si… essayez !

Thématiques associées: Culture , Santé

A lire aussi

Par Gaspard Piguet

Travail des soignants-es : lancement d’une réflexion

Les soignants-es sont indispensables. Nous connaissions ce constat. À moins d’en être un-e soi-même, nous le remarquions plus ou moins épisodiquement en raison des aléas de la vie. Nous...

Par Christian Dandrès

EFAS est à la LAMal, ce que l’initiative des jeunes PLR est à l’AVS. Mobilisons-nous pour faire aboutir le référendum!

Voulons-nous confier aux caisses-maladies 11 milliards de nos impôts en plus de 35 milliards de primes et demander aux assuré-es de payer plus cher ? C’est la question que nous voulons poser ...

Par Florian Schweri

Pour une assurance-maladie sociale

355’049, c’est le nombre de personnes mises aux poursuites par les assurances-maladie en 2022 ! Sans compter celles déjà poursuivies les années précédentes et dont les dettes ne...