Aller au contenu directement

Les TPG gratuits au service de la justice climatique et sociale

Mélanie Rufi
Secrétaire de coordination de la Jeunesse socialiste genevoise

En mars, la Jeunesse socialiste, les Jeunes Vert-e-x-s, la Jeunesse Solidaire et les Jeunes POP ont lancé une initiative commune qui rendrait les transports publics genevois gratuits pour toute la population. Ce n’est pas la première fois que la question se pose à Genève : en 2008, une initiative similaire a été refusée en votation. Alors, pourquoi se lancer dans un projet qui a échoué auparavant ?

Les trois rapports du GIEC ne laissent aucun doute sur le fait que tous les efforts doivent être fournis maintenant pour limiter au maximum le changement climatique. Les transports individuels représentent 29% des émissions de CO2 en Suisse et le GIEC lui-même cite la promotion des transports publics comme l’une des nombreuses mesures à mettre en place pour protéger le climat. Notre situation a bien changé depuis 2008 ; nous avons certes une meilleure conscience de notre impact environnemental mais l’urgence est aussi plus grande que jamais. Les transports publics polluent presque 30 fois moins que les voitures et, à ce titre, devraient être au centre de la politique cantonale pour une mobilité durable.

Toutefois, la justice sociale fait partie intégrante de la justice climatique et la mobilité douce ne devrait pas se faire sur le dos des personnes précaires. En récoltant des signatures pour l’initiative, j’ai rencontré plusieurs personnes qui ont refusé de signer en me rétorquant que « 500 francs par an, c’est bon marché ». Que leur répondre, à part que je suis contente pour eux et elles ? Je suis contente de savoir que 500 francs ne fait pas une grande différence dans leurs finances annuelles. Malheureusement, ce n’est pas le cas de tout le monde. Pour les personnes précaires, les étudiant-es, les retraité-es, ce montant n’est pas si anodin. Or, les voitures sont aussi inaccessibles pour ces personnes, et le manque de mobilité s’ajoute à d’autres facteurs résultant en une marginalisation dont il peut être difficile de s’extirper.

L’initiative pour les TPG gratuits est une solution bénéfique pour toute la population : elle participe à la transition écologique du canton, réduit notre impact sur l’environnement, et n’abandonne personne à son sort. Ainsi, les TPG pourraient être les premiers transports publics en Suisse à la fois écologiques et solidaires. Les transports gratuits ne sont pas une panacée et ne résoudront pas tous nos problèmes, mais je pense que c’est un pas nécessaire qu’il nous faut prendre maintenant pour garantir notre futur.

A lire aussi

Par Thierry Apothéloz

Les seniors sont notre avenir

Avez-vous aussi, Camarades, ce sentiment que lorsqu’on évoque le vieillissement de la population, on aborde la question le plus souvent sous l’angle médical ou sous son corollaire du...

Par Caroline Marti

Pour un droit fondamental à la mobilité

Bien loin d’un choix superflu dont nous pourrions aisément nous passer, la mobilité est incontestablement un besoin. Comme nous avons besoin de nous nourrir pour survivre, comme nous avons besoin ...

Par Oriana Brücker & Christian Dandrès

Crise énergétique: un couteau sous la gorge du service public et de la population

Il y a vingt ans, le peuple a refusé à une majorité de 52,6% la libéralisation du marché de l’électricité (Loi sur le marché d’électricité). Comme souvent lorsque les intérêts des...