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L’espace urbain est un bien précieux

Matthieu Jotterand
Député au Grand Conseil, Chef de groupe — Mécanicien de locomotive

En ville, le trafic motorisé individuel est omniprésent. Il génère un bruit important et un certain danger pour les autres modes de transport, à commencer par les piéton-nes. De plus, nombre de ces véhicules fort encombrants et utilisés une petite fraction du temps seulement envahissent notre espace. Une vraie pollution spatiale !

En parallèle, l’urgence climatique est devenue une évidence et nous devons agir maintenant. L’espace urbain est particulièrement concerné en raison des îlots de chaleur qui peuvent facilement se développer.

La réponse genevoise actuelle est insuffisante. Sous prétexte d’un libre choix illusoire du mode de transport, une place démesurée est laissée à la voiture. La vitesse commerciale des transports publics, le confort des piéton-nes ou encore la sécurité des cyclistes en subissent les conséquences.

L’initiative « Climat urbain » propose d’agir de manière directe et sur de multiples aspects. Tout d’abord, elle donne des objectifs chiffrés très clairs. Alors oui, le défi de la mise en œuvre restera entier. Toutefois, il est clairement écrit qu’un fonds doit être créé à cet effet. Mais surtout, l’argent n’est peut-être, une fois n’est pas coutume, pas le nerf de la guerre. En effet, la fameuse « compensation du stationnement » est un blocage bien plus fort de la mobilité à Genève et l’initiative prévoit sa suspension dans le cadre de sa mise en œuvre.

Ainsi, tout au long de sa décennie d’effet, l’initiative permettrait de reprendre 10% de l’espace aujourd’hui dévolu à un mode de transport peu compatible avec la ville du XXIsiècle et d’y développer des aménagements de qualité. La moitié de cette place considérable serait utilisée pour de la végétalisation tandis que l’autre servirait à améliorer différents modes de mobilité climatiquement viables.

10%… il s’agit de l’espace occupé par une bande cyclable dans une rue de largeur moyenne. Ou, toutes les quelques rues, de celui que prend une piste réservée aux transports publics. Pourquoi pas se montrer ambitieux et imaginer recréer un début de ceinture de tramway, par exemple entre Plainpalais et Rive ? Quant à l’espace réservé à la végétalisation, il signifie aussi de beaux espaces pour les piéton-nes. Les quelques places genevoises qui servaient de parkings pour quelques voitures et qui ont été rendues aux citoyen-nes en sont de bons exemples.

« Climat urbain » est un texte qui permet d’envisager la ville différemment, tout en ne bloquant pas son développement : il permet à ce dernier d’être compatible avec son environnement et son siècle, voilà pourquoi nous le soutenons !

Pour celles et ceux qui n’ont pas encore signé, il reste encore l’été pour le faire et, bien entendu, pour convaincre votre entourage de vous imiter !

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