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Le droit à une alimentation adéquate enfin écrit noir sur blanc

Suite au dépôt d’un projet de loi constitutionnelle en novembre 2020 par le Parti socialiste, Ensemble à Gauche, le Parti démocrate-chrétien et les Vert-e-s, le Grand Conseil a validé ce jour l’inscription du droit à l’alimentation dans la Constitution genevoise. Ce vote est la reconnaissance et une proclamation formelle du fait qu’il est intolérable que des êtres humains ne mangent pas à leur faim. Mais au-delà de sa portée symbolique, cette disposition, une fois entérinée par le peuple, permettra surtout de jeter les bases d’une véritable politique de l’alimentation.

De la prise de conscience…

La crise humanitaire et alimentaire qui a frappé Genève pendant la pandémie de COVID-19 était dans tous les esprits ce soir, au moment de voter l’inscription dans la Constitution cantonale du droit à l’alimentation. En 2020, le monde découvrait en effet avec stupeur qu’à Genève aussi, la précarité a un visage, ou plutôt des milliers de visages – hommes, femmes, et leurs enfants, étranger-es souvent, suisses parfois, travailleurs et travailleuses pour la plupart. Des visages sur lesquels était soudainement jetée une lumière crue.

Si la crise sanitaire semble derrière nous, les distributions de colis alimentaires, elles, se poursuivent. Car les causes de cette extrême précarité sont structurelles et dépassent largement le virus de la COVID-19, qui n’a fait qu’amplifier une situation tristement établie. Depuis 2 ans, les crises successives (sociale, économique et maintenant énergétique) continuent d’exacerber les difficultés des personnes les plus fragilisées à satisfaire jusqu’au plus élémentaire des besoins : se nourrir. Vient s’ajouter l’évolution alarmante de la situation climatique qui, faute de mesures pour diminuer drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre, met d’ores et déjà sous tension notre production alimentaire.

Mais puisqu’à quelque chose malheur est bon, et puisque de toute crise il y a enseignement à tirer, celle du COVID-19 aura au moins permis de mettre en évidence l’importance d’une alimentation qualitative ainsi que la nécessité d’agir afin de garantir l’accès de toutes et tous, et en tout temps, à une offre alimentaire suffisante et de qualité. Nombreux sont celles et ceux qui ont (re)découvert pendant cette période la richesse de notre production locale.

…au développement d’une véritable politique publique de l’alimentation

L’introduction du droit à l’alimentation au chapitre des droits fondamentaux garantis par notre Constitution est un pas décisif dans le développement d’une véritable politique de l’alimentation, dont se félicitent les groupes signataires. Au même titre que le logement, la santé ou l’éducation, l’alimentation doit trouver sa place au centre de l’action publique.

A cet égard, le travail ne fait que commencer. Une fois le principe entériné par le peuple, il s’agira d’ouvrir la voie à une révision en profondeur de nos systèmes de production et de consommation, dans le sens notamment d’une revalorisation de la production locale durable. Ce moment démocratique devra réunir tous les acteurs concernés : autorités publiques, filières de formation, organisations de la société civile, et bien sûr agriculteurs et agricultrices, qui sont les chevilles ouvrières de la réalisation du droit à l’alimentation.

Le Parti socialiste, Ensemble à gauche et Les Vert-e-s se réjouissent qu’aient été posées aujourd’hui les bases d’une réflexion essentielle, qui nous renvoie à un acte aussi intime que politique : manger. Ils et elles s’engagent à œuvrer dès aujourd’hui à la mise en place de projets concrets permettant de répondre efficacement et durablement à ce besoin fondamental.

Lire le rapport de la commission des Droits de l’Homme (droits de la personne)

Pour plus d’informations :

  • Diego Esteban, député, rapporteur de majorité
  • Jocelyne Haller, députée Ensemble à gauche
  • Yves de Matteis, député Les Vert-e-s

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