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Votation du 27 septembre 2020 : Les travailleur-euse-s sortent vainqueurs de ce dimanche historique !

Ce dimanche, les Genevois-es ont accepté d’instaurer un salaire minimum de 23 frs de l’heure. C’est un pas historique pour la protection des salarié-e-s. Avec le rejet de l’initiative de l’UDC et l’instauration d’un congé paternité, le moins que l’on puisse dire, c’est que les travailleur-euse-s sortent vainqueurs de ce dimanche de votation. Sur le plan de la fiscalité également, les nouvelles sont bonnes : à Genève, l’initiative Zéro pertes est acceptée et au niveau fédéral, les déductions de frais de garde pour les familles aisées sont largement refusées. La protection de l’environnement et la mobilité douce sont également à la fête aujourd’hui, puisque la loi fédérale sur la chasse est rejetée, et à Genève, la loi sur la circulation routière est acceptée. Des résultats enthousiasmants que vient entacher l’acceptation à une très courte majorité de l’achat d’avions de combat très onéreux. Ce dimanche est finalement marqué par une forte participation (54.16%) de la population genevoise à ce scrutin. En résumé : une victoire pour les travailleur-euse-s, la fiscalité, les politiques familiales, l’environnement et la démocratie !

Objets fédéraux

Le discours xénophobe de l’UDC ne prend plus

C’est avec soulagement que les Socialistes ont pris connaissance du rejet net (61.71% de NON) de l’initiative de l’UDC visant à limiter l’immigration. S’il avait été accepté, ce texte aurait mis en péril l’accord sur la libre circulation des personnes entre la Suisse et l’Union européenne. Les mécanismes de protection des travailleur-euse-s, qu’ils soient suisses ou étrangers, auraient été gravement affaiblis et le dumping salarial aurait été renforcé.

En rejetant largement ce texte, les Suissesses et les Suisses mettent des limites à la démagogie de l’UDC, qui tente par tous les moyens d’isoler notre pays, en fermant ses frontières et en prenant les personnes étrangères comme éternels bouc-émissaires. Cette victoire est le fruit d’une importante campagne de mobilisation qui a su réunir très largement les acteurs politiques, syndicaux, associatifs et économiques du pays. Le rejet de cette initiative est un signal favorable car il permet de maintenir les dispositifs existants en matière de protection des travailleurs et travailleuses et de lutte contre le dumping salarial. Ces dispositifs sont toutefois insuffisants et il faut maintenant les renforcer. C’est pourquoi les Socialistes continueront d’œuvrer pour accroitre les mécanismes de protection des salaires, comme ils et elles l’ont fait à Genève, en soutenant l’instauration d’un salaire minimum, plébiscité par les Genevois-es aujourd’hui. Les Socialistes invitent toutes celles et ceux qui se sont engagé-e-s dans cette campagne à les accompagner dans ce combat.

La protection des espèces préservée grâce au rejet de la loi sur la chasse

Ce dimanche, les Suissesses et les Suisses ont décidé de rejeter la révision de la loi sur la chasse. Les Socialistes saluent ce résultat qui permet d’éviter un affaiblissement de la protection de la biodiversité dans notre pays. Si elle avait été acceptée, cette loi aurait autorisé les tirs « préventifs ». Des animaux d’espèces protégées auraient pu être abattus alors même qu’ils n’ont commis aucun dommage ni dégâts. Elle n’aurait pas permis de protéger des espèces pourtant en voie d’extinction. Bien que le résultat soit serré, les Socialistes se réjouissent que la protection de la nature et la préservation de la biodiversité soient au cœur des préoccupations des électeur-rice-s helvétiques.

Victoire des politiques familiales cohérentes et solidaires       

Une large majorité des Suisse-sse-s a choisi de ne pas permettre aux familles aisées de bénéficier de déductions fiscales supplémentaires pour les frais de garde de leurs enfants. Les Socialistes saluent cette décision et remercient les électeur-rice-s suisses qui ont largement rejeté ce texte.

Ces nouvelles déductions auraient permis aux familles avec les plus hauts revenus d’obtenir des baisses conséquentes d’impôts. Pour la classe moyenne et les personnes les plus défavorisées, en revanche, aucun avantage supplémentaire n’aurait été proposé. Pire, à cause du manque à gagner, les prestations à la population auraient fatalement subi les conséquences de ces cadeaux empoisonnés.

Le NON à l’arnaque fiscale est plus qu’un non à une réforme fiscale injuste et antisociale. C’est un non à la politique clientéliste et aux coupes budgétaires des partis bourgeois. Un non qui ouvre la voie à des réformes sociales et progressistes en matière de fiscalité. La majorité bourgeoise doit maintenant prendre acte de ce choix très clair et renoncer aux nouveaux projets de baisse fiscale actuellement à l’étude aux chambres fédérales.

Ce refus montre l’attachement des Suisses et des Suissesses à une politique familiale cohérente et une fiscalité juste. Les Socialistes continueront de se battre pour des politiques familiales utiles à toutes et tous avec pour fil conducteur la solidarité. Le chantier le plus urgent en matière de politique familiale est la garde d’enfants. C’est pourquoi les PS exige que les crèches deviennent gratuites. Elles appartiennent au service public, exactement comme les écoles. Cela permettrait encore d’éliminer la bureaucratie des subventions et les déductions fiscales inéquitables, et d’améliorer les conditions de travail du personnel des crèches.

Un petit pas pour l’homme, un grand pas pour l’égalité !

Une large majorité des Suisse-sse-s a estimé ce dimanche qu’octroyer un seul jour de congé aux pères à la naissance de leur enfant n’était plus acceptable. La Suisse faisait figure de mauvais élève au centre d’une Europe dont les politiques familiales au sein des Etats membres n’ont cessé d’être améliorées durant les dernières décennies. Aujourd’hui les femmes portent encore sur leurs épaules l’essentiel de la charge mentale, domestique et familiale. En acceptant d’octroyer un congé paternité de deux semaines aux nouveaux pères, les Suisse-sse-s font un premier pas vers une meilleure répartition des rôles dans la sphère familiale et professionnelle.

Ce OUI encourage les Socialistes à poursuivre leur engagement pour un congé d’une durée beaucoup plus ambitieuse que ces deux petites semaines fédérales. Au niveau cantonal, un projet de loi est actuellement à l’étude en commission, pour augmenter substantiellement la durée du congé pour les pères à la naissance de leur enfant. Les Socialistes souhaitent que le travail reprenne et que des avancées puissent rapidement être proposées à Genève pour faciliter la conciliation entre vie familiale et professionnelle.

Nouveaux avions : destination gouffre financier !

La sécurité aérienne de la Suisse doit être assurée, mais pas à n’importe quel prix. Les Socialistes regrettent que les électeur-rice-s suisses aient approuvé l’achat de nouveaux avions de combat lors de cette votation. Alors même que la Confédération procède à des mesures d’économie dans d’autres domaines, ces nouveaux avions coûteront un total de 24 milliards de francs sur l’ensemble de leur durée de vie. Une dépense que les Socialistes estiment malvenue, d’autant que le scénario d’une guerre aérienne semble hautement improbable. Quand il s’agit de sécurité aérienne, le Conseil fédéral, appuyé par le camp bourgeois, est prêt à investir des milliards au nom du principe de précaution. Etonnamment, ce même principe de précaution ne semble plus s’appliquer quand il s’agit de se préparer à d’autres menaces, pourtant plus réelles ! Si l’on avait pris en compte les menaces épidémiologiques, les hôpitaux auraient été équipés de matériel bien avant l’épidémie de coronavirus, et les services publics auraient été renforcés afin d’y faire face. En ce qui concerne la défense du ciel, d’autres solutions auraient pu être envisagées, comme l’achat d’avions plus légers et moins coûteux. Les Socialistes genevois saluent tout de même la volonté des électeur-rice-s de leur canton de rejeter cet achat aussi absurde qu’onéreux, à plus de 62%.

Objets cantonaux

OUI à l’initiative Zéro pertes : OUI à une fiscalité plus équitable

A l’heure où le Conseil d’Etat a annoncé des coupes historiques sur les salaires de la fonction publique, le Parti socialiste ne peut que se réjouir de l’acceptation de l’initiative Zéro pertes, dont le but est de défendre les services publics par le biais d’une fiscalité plus équitable. L’acceptation de cette initiative, montre un changement de tendance très net sur les questions fiscales à Genève.

En prévision des grandes réformes fiscales fédérales, le PS genevois, les syndicats et les partis de l’alternative ont lancé cette initiative constitutionnelle demandant d’une part que l’État agisse en faveur de la réduction de la concurrence fiscale intercantonale, un mécanisme injuste qui favorise la sous-enchère fiscale entre les cantons. D’autre part, cette initiative amènera des garanties indispensables quant aux futures réformes fiscales. Elle exigera aussi le maintien du niveau des recettes fiscales ainsi que le renforcement de la progressivité de l’impôt.

Avec la crise sanitaire et sociale que nous traversons, le besoin de renforcer les prestations à la population est manifeste. Les Socialistes défendent une politique budgétaire anticyclique, par le biais d’un Etat fort, moteur de la relance économique. L’acceptation de cette initiative n’est qu’un premier pas prometteur, montrant la volonté de la population genevoise d’assurer les rentrées fiscales, de renforcer la progressivité de l’impôt et de voir l’Etat tout mettre en œuvre pour garantir la justice fiscale et une politique cohérente de redistribution des richesses. La majorité de droite doit en tenir compte dans les prochains mois, et abandonner ses plans annoncés de favoriser les personnes les plus aisées.

Les Socialistes proposeront de nouvelles recettes fiscales qui permettront, dans une perspective de solidarité, de renforcer les prestations publiques et pallier les besoins des personnes particulièrement fragilisées par la crise. Le PS genevois remercie les électeur-rice-s ayant voté en faveur de l’initiative Zéro pertes et les invite à se mobiliser aux côtés des syndicats et de l’alternative, pour refuser les longues années d’austérité annoncées par le gouvernement genevois.

Adoption du salaire minimum de 23 francs à Genève : une décision historique !

Les Genevois-es ont choisi ce dimanche de doter leur canton d’une politique ambitieuse de protection des travailleuses et des travailleurs contre les salaires de misère. Les Socialistes se réjouissent de cette décision historique, qui s’inscrit dans la ligne de ce que le PS défend depuis des décennies.

Pour de nombreuses branches non conventionnées, les employeurs appliquent des rémunérations beaucoup trop basses, en-dessous de 3500 frs pour un équivalent plein temps, qui ne permettent pas de couvrir les besoins des salarié-e-s dans un canton comme Genève. Et même dans les secteurs qui sont au bénéfice d’une convention collective de travail, les minimas imposés ne permettent pas toujours de vivre dans des conditions dignes. L’initiative pour un salaire minimum imposera aux employeurs de rémunérer leurs employé-e-s à un minimum de 23 frs de l’heure. L’expérience d’autres cantons montrent que les effets du salaire minimum sont très positifs : A Neuchâtel notamment, l’instauration d’un salaire minimum n’a eu aucune incidence négative, que ce soit en ce qui concerne le taux de chômage ou l’éventualité d’un nivellement des salaires par le bas, crainte avancée par tous les opposants au salaire minimum.

Avec ce résultat, la population a plébiscité une revalorisation non seulement des salaires, mais aussi du travail. A l’heure où le Conseil d’Etat entend opérer des coupes linéaires dans les salaires de la fonction publique, les Socialistes appellent le gouvernement cantonal à tenir compte du message envoyé par la population en matière de revalorisation du travail, et de revenir sur ses velléités de sabrer les rémunérations de la fonction publique.

Les Socialistes sont consterné-e-s par la campagne détestable menée par une droite unie contre cette initiative, qui a profité de la vulnérabilité des travailleur-euse-s concerné-e-s par le salaire minimum en les menaçant de perdre leur emploi en cas d’acceptation. Fort heureusement, ces arguments n’ont pas fait le poids et la forte mobilisation des électeur-rice-s genevois-es a permis de faire largement pencher la balance en faveur du OUI.

Une aide à domicile garantie

Les Socialistes se réjouissent de la large acceptation de la loi constitutionnelle « Une aide à domicile pour toutes et tous ». Avec le vieillissement de la population, les besoins en soins à domicile sont de plus en plus importants. L’institution de maintien à domicile (IMAD) est le seul prestataire de soins à domicile dans le canton ayant une obligation d’admettre. Grâce à l’acceptation dans les urnes de cet article constitutionnel, la couverture de son éventuel déficit sera garanti, au même titre que d’autres grandes régies publiques comme l’Hospice général et les Hôpitaux universitaires de Genève. Avec cette modification constitutionnelle, l’Imad bénéficiera de garanties financières qui lui permettront de mener à bien sa mission, dont toute la population genevoise peut être amenée à bénéficier.

Retour à une présidence tournante pour le Conseil d’État

Les Genevois-es ont souhaité revenir au système de présidence tournante pour le Conseil d’Etat, prévalant dans l’ancienne Constitution. Les Socialistes prennent acte de cette décision. Ils et elles n’avaient pas donné de consignes de vote sur cet objet, estimant que ce système présentait des atouts comme des points faibles. Comme avantage, les Socialistes ont relevé que la présidence tournante favorise le fonctionnement collégial et le partage des responsabilités entre les membres du Conseil d’État, et comprennent le choix de Genevois-es d’avoir opté pour ce système de tournus.

Vers une réappropriation de l’espace urbain par les habitant-e-s

Les Socialistes se réjouissent que la loi sur la circulation routière ait été acceptée par une majorité de Genevois-es. Cette loi permettra de lever l’obstacle au réaménagement des voies de circulation que représente le stationnement. Jusqu’à présent, toute suppression de place de parc devait être compensée par une place en parking souterrain, un beaucoup trop rigide qui limitait drastiquement les projets de réaménagement des voies publiques, notamment pour créer des pistes cyclables, espaces piétons ou voies pour les transports publics.

La mobilité douce connaît un essor sans précédent. Il est indispensable de favoriser cette transition, d’encourager les aménagements sécurisés pour les cyclistes et les piétons, et de s’engager vers une sortie de l’ère du tout-voiture. Cette loi encourage cette perspective, et les Socialistes remercient les électeur-rice-s genevois-es de l’avoir largement acceptée.

Ce vote très clair en faveur d’une mobilité plus durable (58.55%) montre que la question du stationnement n’est plus un sujet tabou. La population genevoise a accepté une réduction des espaces de stationnement, ouvrant la porte à de multiples possibilités de réappropriation de l’espace urbain, notamment pour des usages sociaux, environnementaux ou de mobilité douce. Les Socialistes ne peuvent que s’en réjouir.

Pour plus d’informations :

  • Gérard Deshusses, Président du PS genevois (079 605 67 84)
  • Caroline Marti, Vice-présidente du PS genevois (079 796 36 23)

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