Dépasser la justice de classe
La sécurité et la justice sont les garantes de l’exercice de nos libertés et de nos droits fondamentaux. C’est pourquoi l’État doit garantir ces droits à chacun et chacune, indépendamment de ses revenus, de sa nationalité, de son statut social ou de son lieu de vie.
La sécurité ne se résume pas à la seule action policière ou à la répression. Elle repose également sur la lutte contre toutes les formes de précarité et de discrimination et elle est fondée sur le partage des richesses et la cohésion sociale. Il ne faut pas confondre les atteintes à la sécurité et le sentiment d’insécurité qui peut se manifester indépendamment des menaces factuelles. Ce sentiment d’insécurité ne doit pas être minimisé. Fortement développé auprès des personnes les plus fragiles, il est l’expression d’une insécurité plus globale (physique, sociale, économique) et source de rejet de l’autre, de l’étranger et de l’étrangère.
La justice doit avant tout être accessible à tous et toutes, indépendamment de ses moyens financiers, et être dotée de moyens suffisants pour lui permettre de rendre ses décisions dans des délais raisonnables.
Si la délinquance de rue demeure la plus visible, la pandémie de coronavirus a aggravé les facteurs de risque favorisant la violence domestique, à commencer par les difficultés économiques et les problèmes de dépendance. Une vigilance élevée s’avère nécessaire. Les victimes de violence, leurs proches ou leurs voisins doivent savoir comment ils et elles peuvent obtenir de l’aide et être reconnu-es comme victimes et protégés.
La justice pénale doit également veiller à la protection de l’intérêt public, sur le plan national ou international. A Genève, place financière mondiale, une attention particulière doit être accordée à la criminalité économique transfrontalière. Les gains obtenus illicitement doivent être confisqués et, le cas échéant, être restitués aux lésés.
Trois propositions
- Pour les personnes dont la réinsertion est envisageable, favoriser les travaux d’intérêt général et les bracelets électroniques avant d’envisager des peines de prison
- Mettre sur pied un point de contact accessible 24h/24, avec un personnel disposant d’une formation en matière de violences sexistes et sexuelles
- Lutter contre le profilage racial par la police, et contre tous les types de violence affectant certains groupes de la population
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